Invitations romantiques

Il y vend d’abord des gravures, puis des aquarelles de Kandinsky, de Picasso… Ce marchand, collectionneur et philanthrope, qui avec son épouse Clare fait depuis plus de trente ans des donations aux institutions new- yorkaises, décide d’offrir en 2007 au Cooper-Hewitt, National Design Museum de New York quatre-vingt-dix vues d’intérieurs européens du XIXe siècle. 

Le Musée de la vie romantique propose actuellement de découvrir ces très belles aquarelles et gouaches sur papier, proches de l’enluminure pour leur richesse exceptionnelle. Elles rendent compte de l’évolution du goût à travers toute l’Europe, depuis l’époque romantique jusqu’à l’ère industrielle, en France, en Angleterre, en Allemagne en Autriche, et même en Russie. On y voit aussi bien les intérieurs d’appartements de la bourgeoisie (ville et campagne) que ceux de la cour, où rivalisent les talents des architectes et des décorateurs à la mode.

L’intérêt pour ce type de dessin, qui fait son apparition au milieu du XVIIIe siècle et qui commence à se généraliser dès la première décennie du XIXe siècle, souligne l’émergence d’une société nouvelle, celle d’une gentry cultivée, désireuse d’exhiber sa réussite dans le raffinement de son intérieur. À l’instar des portraits, l’intimité retranscrite dans ses intérieurs en fait des portraits d’intérieur.