Installation à six mains

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 243 mots

Il est dans les habitudes de l‘ARC de contribuer à la promotion de la jeune création contemporaine en invitant simultanément trois jeunes artistes à exposer. Ordinairement, ceux-ci disposent chacun d‘un espace propre, et rien ne les rassemble particulièrement. Ce n‘est pas le cas de la réunion imaginée cet automne, bien au contraire. L‘exposition de Dominique Gonzalez-Foerster, Pierre Huyghe (voir p.50) et Philippe Parreno forme un ensemble qui se présente comme une espèce de paysage constitué de trois séquences, à l‘intérieur duquel le spectateur est invité à voyager. Un choix d‘œuvres anciennes, la réalisation d‘installations spécifiques et la projection de bandes-films composent l‘inventaire d‘un parcours que le visiteur est invité à suivre guidé par les commentaires sur écran d‘une sorte de personnage-narrateur qu‘il retrouve tout du long. Au fur et à mesure de ses déplacements, il se trouve ainsi confronté aux travaux des uns et des autres, et notamment les reconstitutions de Gonzalez-Foerster, toujours chargées d‘états psychologiques intenses – ici, la « salle de repérage » d‘un film en cours de réalisation –, les bandes de Pierre Huyghe conçues à partir de la notion d‘ellipse telle qu‘on en parle au cinéma et qui s‘appliquent à rendre visible ce qui n‘est justement pas montré, et enfin, les clips de Philippe Parreno qui procèdent du recyclage du quotidien à travers les médias. Une exposition qui nécessite une mise en œuvre complexe multipliant les ouvertures et les possibles.

Musée d‘Art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 10 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : Installation à six mains

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