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Gilles Barbier fait le clone

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 février 2000 - 246 mots

Ubiquité, gémellité, clonage... L’art et la science ont de tous temps entretenu de nombreux rapports. À une époque où la recherche en biologie connaît d’incroyables développements et où la vie est l’objet de toutes les manipulations génétiques possibles, il n’est pas surprenant de voir des artistes s’en prendre à l’idée de clone et tenter d’en proposer une approche esthétique. Depuis cinq ans, Gilles Barbier en a instruit le concept dans son travail, exécutant des moulages en silicone de personnages à sa propre effigie. Dans le contexte plus élargi de la question du corps telle qu’elle est abordée par les artistes contemporains, tant en termes d’identité que d’altérité, la démarche de Barbier se charge d’une dimension ludique par la mise en situation de ses personnages duels dans différentes saynètes et mascarades, en vidéos ou photographies. Comme si elle cherchait à enfoncer le clou d’une telle attitude, l’exposition des Sables d’Olonne s’applique à en mettre en exergue l’esprit protéiforme en présentant l’ensemble de tous les clones imaginés à ce jour par l’artiste. Il en résulte une réunion qui part quelque peu dans tous les sens pour en produire un nouveau qui est métissé, à l’unisson de l’air du temps et intelligent des grands problèmes à l’ordre du jour. C’est là d’ailleurs la réussite de ce travail qui conjugue l’air de rien, l’insignifiant, le trivial et le scientifique dans une même réflexion critique sur l’écart entre éthique et esthétique.

LES SABLES D’OLONNE, Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, jusqu’au 12 mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°513 du 1 février 2000, avec le titre suivant : Gilles Barbier fait le clone

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