Art ancien

Gengis Khan en voyage

Les États-Unis et la Chine ont uni leurs efforts

Par Isabelle Boucher · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1994 - 503 mots

LOS ANGELES / ÉTATS-UNIS

La grande exposition « Gengis Khan, trésors de Mongolie intérieure », organisée par le Los Angeles County Natural History Museum, est la première exposition d’une région autonome de Chine à venir en Occident. Le nombre des objets, leur importance culturelle et archéologique et leur qualité sont sans précédents.

LOS ANGELES - Le Dr Kessler, spécialiste d’archéologie extrême-orientale, qui a élaboré le projet de l’exposition avec les conservateurs et les archéologues de Mongolie intérieure, a déclaré à The Art Newpaper  "qu’il espérait que cette exposition établirait un modèle de référence pour les futurs échanges entre la Chine et l’Occident, à la fois pour les personnes et pour les objets, à un moment où l’on s’intéresse de nouveau à la Route de la Soie". Plusieurs des deux cents objets exposés sont des découvertes provenant de fouilles récentes : la Mongolie intérieure est une zone d’une immense importance archéologique dont l’exploration systématique n’a commencé que depuis les années 1950. Le climat sec et tempéré de la région a admirablement préservé les matières, y compris le papier et les tissus ; on y a fait des découvertes exceptionnelles comme cette porcelaine bleu et blanc datée stratigraphiquement du XIIe siècle, alors que l’on croyait les débuts de sa fabrication beaucoup plus récents.

Les objets de l’exposition vont du IIe millénaire av. J.-C. jusqu’à l’époque de Gengis Khan, et de la dynastie Yuan des XIIIe et XIVe siècles. Gengis Khan, nom qui sert "d’affiche" à l’exposition, a été le maître impitoyable des hordes mongoles qui conquirent les steppes russo-chinoises au début du XIIIe siècle. Au moment de son apogée, l’empire mongol s’étendait de la Hongrie à la Corée, sa puissance étant fondée sur la terreur, la rapidité des communications et un système de lois très pragmatique.

Parmi les chefs-d’œuvre de l’exposition, on remarquera une couronne en or massif à motifs sculptés et incrustations de turquoise, datant de l’époque des Royaumes Combattants (403 - 221 av. J.-C.) ; une paire de génies-gardiens de tombes à masque grotesque, de la dynastie des Weï du Nord (386 - 534 de notre ère) ; quelques textes bouddhistes originaux sur papier, écrits en tangout de l’État Xixia (1032 - 1226) ; de la porcelaine bleu et blanc datant de la dynastie des Song du Sud (1127 - 1279) et une coupe en or semblable à celles que décrit Marco Polo, telles qu’on les utilisait à la cour de Gengis Khan et de Koubilaï Khan (son petit-fils), pour puiser le vin dans les grandes jarres de bronze.

"Gengis Khan, trésors de Mongolie intérieure", Los Angeles County Natural History Museum, jusqu’au 10 septembre. Les prochaines étapes sont l’American Museum of Natural History de New York (10 septembre - 27 novembre) ; le Tennesse State Museum de Nashville (10 décembre 1994 - 5 mars 1995) ; le Royal British Columbia Museum de Victoria (25 mars - 10 septembre 1995). Les organisateurs espèrent étendre la tournée aux musées d’Europe. Le catalogue, rédigé par Adam Kessler, est vendu $45 (265 F) en édition reliée et $28 (160 F) en édition brochée.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : Gengis Khan en voyage

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