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Dieu caché et dévoilé

L'ŒIL

Le 1 novembre 2000 - 219 mots

« Que disent les prophètes de Jésus-Christ ? Qu’il sera évidemment Dieu ? Non ; mais qu’il est un Dieu véritablement caché... »
Cette notion est l’un des arguments avancés par Blaise Pascal dans son apologétique chrétienne : « Qu’on ne nous reproche donc plus le manque de clarté, puisque nous en faisons profession. » Et elle constitue l’axe central de cette exposition consacrée à la représentation du Christ dans la peinture française du XVIIe siècle, ou plus exactement à l’évocation de sa présence. Car, suivant ce précepte
du Dieu caché, il s’agit moins d’en montrer les manifestations ostentatoires ou triomphales que d’en suggérer la présence à travers des signes qui imprègnent et transfigurent la réalité. Exemples picturaux majeurs de cette spiritualité typiquement française sobre et intériorisée : les Madeleine de Georges de La Tour, où le divin est signifié par l’intense « dialogue » entre quelques objets (la bougie, le crâne, le miroir) et la sainte, L’Annonciation de Nicolas Poussin, où la Vierge est embrasée de l’intérieur par la parole divine, ou encore certains tableaux de Philippe de Champaigne, proches de la spiritualité de Port-Royal, ou des frères Le Nain. L’exposition, montée par Neil Mc Gregor et Olivier Bonfait, présente une soixantaine de toiles, souvent exceptionnelles, dans une scénographie de Richard Peduzzi.

ROME, Villa Médicis, jusqu’au 28 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Dieu caché et dévoilé

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