Denise Colomb, sans cliché

L'ŒIL

Le 1 mai 1999 - 195 mots

Les années 30 voient le départ de nombreux Français vers les colonies. C’est lors d’un séjour en Indochine en 1935 que Denise Loeb, alias Denise Colomb, munie d’un Super Nettel, commence sa carrière de photographe. Les portraits des jeunes femmes Radé, Moï sont les premiers jalons d’une recherche profondément humaniste. Visages et attitudes saisis sur le vif, à la sauvette, alimentent sa quête axée sur la nature humaine. Cette pratique spontanée se voit quelquefois retouchée par des recadrages qui renforcent la composition. Adepte du noir et blanc, elle s’aligne ainsi sur les propos de Fellini pour qui « un film noir et blanc est toujours préférable à un film en couleur laid, surtout si l’on pense à quel point un emploi plat ou sottement naturaliste de la couleur peut appauvrir l’imagination ». Dans la lignée de Boubat, Izis, Doisneau, son œuvre appartient à la tradition du réalisme poétique. En 1947, elle commence une longue série de portraits d’artistes, immortalisant la physionomie torturée d’Antonin Artaud, Max Ernst échevelé sur les toits de Paris, Nicolas de Staël campé sur ses deux pieds, défiant le monde, quelques mois avant son suicide.

Galerie Le Troisième Œil, 18 mai-26 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Denise Colomb, sans cliché

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque