Musée

Montréal (Québec) - Musée des beaux-arts de Montréal

Déflagration au MBAM

Depuis novembre 2011

Par Vincent Noce · L'ŒIL

Le 21 décembre 2011 - 400 mots

MONTRÉAL / CANADA

Big Bang. Grosse explosion au Musée des beaux-arts de Montréal. Restructuration des collections, ouverture d’un pavillon canadien, restauration d’une église récupérée pour des concerts, et ouverture à la création vivante : sous le titre prophétique de « Big Bang », le musée a été investi par une vingtaine de métiers dans lesquels la cité excelle (cirque, vidéo, animation, design, cinéma, théâtre, danse…), chacun étant incité à imaginer une création autour d’une œuvre permanente.

La directrice franco-canadienne, Nathalie Bondil, a voulu ouvrir les lieux à l’« énergie renouvelable  » de la ville, au moment de déployer ses nouvelles ailes.

Le musée est devenu une petite cité tentaculaire, s’étendant sur quatre édifices de part et d’autre de l’avenue Sherbrooke, reliés par des souterrains. Et ce n’est pas fini. Aux beaux jours (ici, les autres sont très froids et très longs), il ouvrira un jardin de sculptures, au moment où son site Internet finira d’être repensé. Il a repris un pignon sur rue pour un nouvel espace éducatif. Un parcours musical des salles sera proposé. Avec cette personnalité radieuse de 44 ans, qui a pris la tête du musée il y a cinq ans, après l’avoir longtemps dirigé de fait, difficile de savoir où cela va s’arrêter.

Le pavillon canadien a été monté en verre, béton et parement de marbre du Vermont qui avait servi au bâtiment palladien de 1912 : six cents œuvres sur six niveaux, pierres sculptées des Inuits, paysages de Tom Thomson, inspirations venues du Vieux Continent jusqu’aux avant-gardes de Borduas et Riopelle, naissance émouvante d’une fleur longtemps fragile qui éclot à l’ère moderne.

Juste après avoir monté l’exposition Gaultier, le musée a raccroché quatre mille œuvres en trois mois, la plupart accompagnées de cartels enrichis, tout en éditant un catalogue complet en trois volumes. Rembrandt, Poussin, Tiepolo, Rodin… Montréal compte un fonds encyclopédique, qui vit des legs et dons : les natures mortes hollandaises des Hornstein, la collection Stewart, la plus grande de design en Amérique, celle des boîtes à encens nippones de Clemenceau, les objets napoléoniens de Ben Weider, les fétiches africains prêtés par Guy Laliberté… Recevant désormais 600 000 visiteurs l’an (dans une métropole de trois millions d’habitants), le MBAM a dépassé le chiffre record de 60 000 amis. Nathalie Bondil l’a transformé en musée citoyen, foyer vivant de la communauté.

Voir « Musée des beaux-arts de Montréal »

1380, rue Sherbrooke Ouest, Montréal (Québec), Canada, www.mbam.qc.ca

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°642 du 1 janvier 2012, avec le titre suivant : Déflagration au MBAM

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