musée

De l’influence des Pays-Bas

L'ŒIL

Le 1 mars 2001 - 357 mots

Quels liens unissent l’école hollandaise du XVIIe siècle et l’école danoise du XIXe siècle ? Comment expliquer la forte influence de Jan van Goyen, Philips Koninck, Frans Hals, Pieter de Hooch, Gerard ter Borch, Gabriel Metsu, Pieter Saenredam sur les non moins prestigieux Johan Christian Dahl, Johan Thomas Lundbye, Christen Købke, Wilhelm Marstrand, Martinus Rørbye, représentants de l’Age d’Or danois (1800-1850), dorénavant bien connus, et fort appréciés depuis l’importante exposition que leur consacrèrent les Galeries nationales du Grand Palais à Paris en 1985. C’est ce que tente d’expliquer l’exposition danoise, organisée avec le Rijksmuseum d’Amsterdam, sur la base d’une thèse de doctorat de 3e cycle soutenue récemment par Lene Bøgh Rønberg. L’enseignement à l’Académie des Beaux-Arts de Copenhague bénéficiait des riches collections royales, superbement présentées dans la galerie de peintures de Christiansborg dès 1827, mais également de la collection privée du comte Adam Gottlob Moltke et de celle du consul Hans West, accessibles au public en 1804 et 1809. En outre, l’étude des maîtres hollandais tenait une place privilégiée dans l’enseignement de l’histoire, de la mythologie et de l’histoire de l’art. Des artistes représentés, l’on retiendra le cas surprenant du Norvégien Johan Christian Dahl, précurseur dans le genre du paysage, sans doute celui qui a eu le plus d’importance pour le développement de la peinture danoise de cette époque, fin connaisseur de l’œuvre de Jacob van Ruisdael, Allart van Everdingen, Meindert Hobbema et Jan Both. Les chefs-d’œuvre danois s’en inspireront directement dans d’éloquents paysages marins et de campagne, mais également dans des scènes de vie bourgeoise et des intérieurs d’églises. Les Danois, très désireux de rester authentiques, aspirent rapidement à une vision « objective » de leur forte identité nationale et de leur pays éminemment romantique, avec ses vertes prairies et son littoral de la Baltique, bas et sablonneux (Linge étendu sous de grands arbres, 1858, de Peter Christian Skovgaard). Avec Christen Købke, la tradition danoise du paysage moderne s’instaure : l’artiste entretient désormais des rapports plus sincères avec la nature et impose un style réaliste clair et sobre, moins sentimental que celui qui domine dans les modèles hollandais.

COPENHAGUE, Statens Museum for Kunst, 26 janvier-6 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°524 du 1 mars 2001, avec le titre suivant : De l’influence des Pays-Bas

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