Art contemporain

David Hockney

Le portraitiste de l'intimité

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 1 avril 2006 - 401 mots

MONDE

« Portraits », l’exposition de Boston, révèle une production variée et pourtant cohérente de l’œuvre du peintre anglais, cet explorateur infatigable qui revient sans cesse à la figure.

David Hockney accorde peu d’interview. Rien de surprenant : à soixante-huit ans, cet artiste originaire du Yorkshire est non seulement l’un des plus connus de notre siècle, mais aussi le mieux coté parmi les artistes anglais en activité. Accumulant les prix à la Royal Academy of Arts de Londres, ce jeune homme effronté qui se teint les cheveux et clame son homosexualité devient célèbre à vingt-six ans, lorsqu’une galerie lui propose sa première exposition en solo au cours de laquelle toutes les œuvres seront vendues.
Considéré comme l’un des fondateurs du Pop art anglais, David Hockney ressent rapidement le besoin de créer un art figuratif nouveau.

Los Angeles : la libération
Dans les années 1960, l’artiste découvre Los Angeles, sa lumière et la liberté de ses mœurs. Il produit là plusieurs œuvres naturalistes, des peintures à l’acrylique où la construction frontale, la stylisation des formes et les grands aplats de couleur vive donnent aux tableaux une vigueur et une instantanéité toutes particulières.
Il travaille notamment autour de la représentation de l’eau et des piscines californiennes, comme dans A Bigger Splash (1967), son œuvre iconique.
En parallèle, l’artiste ne cesse d’explorer de nouvelles voies, réalisant à plusieurs reprises des décors de théâtre, illustrant de ses dessins et lithographies les vers de Cavafy et les contes des frères Grimm. Dans les années 1980, sur les traces de Picasso, il s’aventure dans l’expérience cubiste et crée toute une série de photomontages à l’aide de Polaroids.

Marquer les esprits
Tour à tour, David Hockney fait appel au dessin, à la peinture, à la photographie, au design, à la gravure ou encore aux techniques modernes d’impression, comme la photocopieuse couleur, l’imprimante laser ou le fax. « Tout ce que je veux, c’est créer des images fortes dont les gens se souviennent », expliquera-t-il à plusieurs reprises.
Jusqu’à aujourd’hui encore – il a commencé une série de peintures de paysages du Yorkshire –, l’artiste ne cesse d’explorer de nouvelles voies, laissant derrière lui une grande variété de styles et de techniques. Couvrant une période de cinquante ans, l’exposition de Boston en est le meilleur exemple. Puissantes et colorées, les œuvres ont toutes gardé leur fraîcheur. Comme My Parents (1977) qui ouvre l’exposition, ses œuvres n’ont pas pris une ride.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : David Hockney

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