Dans les chapelles, « tout sauf des expositions »

Pour Olivier Delavallade, son directeur artistique, il s’agit de faire « tout sauf des expositions » : « Nous avons glissé du concept de chapelle-galerie, explique-t-il, à celui de chapelle-atelier. » Distribuées dans vingt-cinq sites, les œuvres du parcours ont donc été conçues spécifiquement pour les lieux, sinon créées in situ.
Anniversaire oblige, l’édition 2011 comporte toutefois une nouveauté. Cette année, deux commissaires sont invités : le critique d’art Karim Ghaddab et la commissaire indépendante Émilie Ovaere-Corthay. Ce choix assure à la manifestation une grande diversité des pratiques (vidéo, sculpture, peinture…) et des modes d’appréhension des lieux : installations de Hirakawa sur le canal de Nantes, érection d’une chapelle par Christophe Cuzin à l’emplacement d’un édifice autrefois déplacé, constructions géométriques chez Wernher Bouwens, etc.

La programmation n’en accorde pas moins la première place à la peinture. Mais des œuvres murales d’Olivier Nottellet aux toiles écrans de Cécile Bart, des dessins dans l’espace de Rainer Gross aux tableaux éclatés de Miquel Mont, c’est le plus souvent une peinture en déconstruction qui s’expose dans les chapelles du Morbihan : « Nombre des artistes de l’édition 2011 sont les enfants et les petits-enfants de Supports/Surfaces », explique Olivier Delavallade. Surtout, la peinture s’offre comme un médium idoine pour une manifestation dont l’objectif est de nouer des liens entre patrimoine et création. En écho à une époque où les murs des lieux de culte étaient peints, « L’art dans les chapelles » manifeste ainsi son ambition de ramener de la couleur là où la peinture s’est depuis longtemps retirée.