Christian Bonnefoi, cet « artiste rare »

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 21 novembre 2008 - 317 mots

Les rétrospectives de peintres français vivants n’ayant pas encore atteint un âge canonique sont suffisamment exceptionnelles au Centre Georges Pompidou pour que l’on se réjouisse de l’exposition « Christian Bonnefoi, l’apparition du visible ».

Alain Seban, président du Centre, déclare dans le catalogue de l’exposition : « Christian Bonnefoi est un artiste rare. » Sans doute, mais de quelle façon ? Certainement pas parce qu’il fait de la peinture, de très nombreux artistes font encore aujourd’hui des tableaux, même si les avis de décès de la peinture se succèdent à un rythme soutenu depuis les années 1960.
La rareté de Christian Bonnefoi se caractérise avant tout par un niveau d’exigence singulièrement élevé concernant la maîtrise des dispositifs complexes qu’il met en œuvre pour élaborer sa peinture. Chaque paramètre, choisi avec soin par l’artiste, est évalué, pondéré : « En peinture, la question est de donner au détail le pouvoir d’organiser l’ensemble, et par là d’accéder à un mode de vision inédit : simultanéité de la division et de la surface », affirme Bonnefoi.
Né en 1948, Christian Bonnefoi est docteur en histoire de l’art. Dès ses premières réalisations (les premiers travaux présentés datent de 1974), l’artiste s’inscrit dans l’histoire de la peinture abstraite. Au centre de sa recherche, un questionnement récurrent : le plan-surface de la toile, indéfiniment divisible et recomposable.
Héritier des minimalistes des années 1970, son œuvre peint se construit sur un propos radical de déconstruction et de remise en jeu des constituants de la peinture : surface, plan, châssis, matière, texture, opacité-transparence, couleur, dessin, sans oublier la réflexion et les mains du peintre. L’accrochage chronologique permet d’appréhender la richesse d’un parcours qui « plonge le visiteur dans un univers aux profondeurs jusqu’alors insoupçonnées, dans les déchirures duquel tout un arrière-monde s’entrevoit », écrit Alain Seban.

Voir

« Christian Bonnefoi, l’apparition du visible », Musée d’art moderne, Centre Pompidou
Paris IVe, www.centrepompidou.fr
jusqu’au 5 janvier 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : Christian Bonnefoi, cet « artiste rare »

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