Charchoune, éloge de la discrétion

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 31 juillet 2007 - 255 mots

Sous-titrée « Harmonies blanches », l’exposition que Charchoune fait en février 1974 à la Galerie de Seine est la dernière de son vivant à Paris. Né Sergej Ivanovic Sarsun à Bougourouslan en Russie en 1888, mort en 1975, l’artiste était venu s’installer en France dès 1912. Tout d’abord proche des dadaïstes, il refusa par la suite tout véritable engagement, expliquant qu’il était tout à l’écoute de lui-même et ne pouvait avoir de contact avec l’extérieur. « Charchoune, une archéologie de l’âme », le texte du catalogue signé Alain Bosquet qui accompagnait cette exposition, place justement le sens de la démarche de l’artiste.
En organisant trente-deux ans plus tard une nouvelle exposition Charchoune, Thessa Herold, dont la galerie éponyme n’est autre que celle qui s’appelait jadis Galerie de Seine, témoigne à son égard d’une fidélité exemplaire. C’est l’occasion d’aller à la (re)découverte d’un peintre inspiré dont l’œuvre est d’un raffinement et d’une subtilité accomplis. Une œuvre qui traverse tous les styles et qui est aux accents de petite musique doucereuse quêtant après les tréfonds de l’être.
Qu’elles soient hautes en couleur ou qu’elles frisent l’immaculé, qu’elles s’appuient ou non sur le réel, qu’elles soient construites ou fluides, les œuvres de Charchoune ont toujours cette qualité d’être discrètes. Natures mortes, paysages et visions abstraites s’y font écho dans une même célébration de la nature.

« Charchoune. Soleil russe », galerie Thessa Herold, 7, rue de Thorigny, Paris IIIe, tél. 01 42 78 78 68, du 29 mars au 2 avril et du 7 avril au 19 mai 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°590 du 1 avril 2007, avec le titre suivant : Charchoune, éloge de la discrétion

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