César, une voie impériale

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juillet 1999 - 264 mots

L’histoire connaît d’étranges coïncidences ! César, qui s’est éteint le 5 décembre dernier, disparaissait le jour anniversaire de la mort de Monet. Il avait 77 ans. Quand il mourut en 1917, Rodin entrait quant à lui dans sa 77e année !

A l’instar de ces deux monuments, César occupe une des places les plus importantes de l’art de son temps. Il en est par excellence la figure de la modernité. Une modernité conquise à force de remises en question, de recherches, de doutes et de certitudes. De la sculpture métallique soudée aux compressions, César n’a cessé d’expérimenter matériaux, techniques et procédures. L’œuvre qu’il nous a laissée est puissante parce qu’elle a su conjuguer savoir-faire et invention, facture et mécanicité, légèreté et gravité, rigueur et débordement. Originaire de Marseille, César a longtemps vécu à Nice. Pour cette simple raison, le musée se devait sans plus tarder de lui rendre hommage. La Suite milanaise qu’il présente cet été est un magnifique ensemble de compressions de coques neuves, réalisées chez Fiat en mai 1998. César y joue de plis, froissures et drapés avec une étonnante fraîcheur qu’accentue la palette colorée empruntée au nuancier du fabricant. Parce qu’ils ont travaillé 25 ans durant avec lui, Pierre et Marianne Nahon ont pareillement choisi de célébrer l’artiste cet été en leur château-galerie de Vence. Leur hommage est d’abord et avant tout amical. Les œuvres qu’ils ont rassemblées, issues de leur collection, composent comme une juste anthologie du parcours accompli par César. Une voie impériale.

NICE, Musée d’Art moderne et contemporain, jusqu’au 3 octobre et VENCE, galerie Beaubourg, jusqu’au 2 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : César, une voie impériale

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