Bruxelles

L'autre capitale de la modernité

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 2 août 2007 - 322 mots

Bruxelles, terrain fertile de l’impressionnisme, du symbolisme et de l’expressionnisme, ne ressemble pourtant à aucune autre capitale des avant-gardes européennes de la fin du XIXe siècle.

Les artistes belges n’ont jamais voulu se fondre totalement dans une catégorie pré-établie. À travers une centaine de peintures, gravures et dessins, l’exposition « La Belgique dévoilée »,  organisée à la fondation  de l’Hermitage de Lausanne jusqu’au 28 mai 2007, met en lumière des peintres qui s’inscrivent parmi les plus novateurs de l’avant-garde européenne de la fin du xixe siècle.

Redécouvrir, entre autres, l’œuvre de James Ensor
James Ensor (1860-1940), le plus connu, mais pas nécessairement le mieux connu des artistes belges de cette génération, ne se donne véritablement aucune limite. Tantôt réaliste, impressionniste ou symboliste, l’artiste né à Ostende est, pour Pierre Alechinsky, « le grand peintre des sarcasmes, des stridences et luminosités. De l’imaginaire surtout. » Couvert de gloire à la fin de sa vie, il reçoit en 1929 du roi Albert Ier le titre de baron.Georges Seurat, invité en 1887 à exposer au salon des XX à Bruxelles, suscite le plus vif intérêt de Georges Lemmen (1865-1916), de Henry Van de Velde (1863-1957) et de Théodore Van Rysselberghe (1862-1926). Tous trois s’essaient alors au pointillisme. 

Khnopff, Spilliaert, Rops… Un symbolisme pluriel
D’autres artistes font le choix de se détourner de l’étude des sensations optiques. Bruxelles devient un foyer actif du mouvement symboliste.
La vérité du monde ne saurait, pour William Degouve de Nuncques (1867-1935), se réduire aux apparences.
Ses paysages nocturnes hypnotisent par leur impalpable lumière bleutée, rythmée avec légèreté par de petites touches claires.
La peinture altière de Fernand Khnopff (1858-1921) invite à l’introspection. Une présence, le plus souvent féminine, convie à une rêverie parfois mélancolique. Léon Spilliaert (1881-1946, lire aussi p. 38) mérite également une toute autre reconnaissance. Son iconographie évoque un univers mystérieux, stylisé jusqu’à l’abstraction. Félicien Rops (1833-1898) pose, quant à lui, un regard résolument démoniaque sur la figure féminine.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°589 du 1 mars 2007, avec le titre suivant : Bruxelles

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