centre d’art

Bruce Nauman : la part d’ombre

L'ŒIL

Le 1 avril 2002 - 243 mots

C’est en quelque sorte une rétrospective de son œuvre inachevé que présente Bruce Nauman avec Mapping the Studio I (Fat Chance John Cage), au Dia Center for the Arts, à New York. Cette installation vidéo procède de sept grands écrans qui sont autant de plans fixes et sonores de l’atelier de l’artiste, dans son ranch du Nouveau-Mexique, pendant les nuits de l’été 2000. L’action est abandonnée au hasard des allées et venues d’un chat fantomatique, de nombreuses souris et de papillons de nuit. La vidéo, à dominante verte, permet alors, comme l’indique son titre, de fixer une cartographie physique de l’atelier de Nauman, mais aussi, à travers les fragments d’œuvres inachevées ou anciennes, abandonnés à même le sol, de dresser un inventaire quasi archéologique de 30 ans de recherches formelles. Si l’on devine dans le coin d’un écran certains de ses célèbres moulages de corps humain, le dispositif même n’est pas sans rappeler ses premières vidéos, comme Dance on the Perimeter of a Square (1968). C’est ainsi la part d’ombre de son travail que Nauman cherche à révéler. On peut supposer qu’il n’est pas anodin que cette introspection ait lieu de nuit, précisément quand la vie de l’atelier est laissée à une activité indépendante de la volonté de l’artiste, semblable alors au « travail » inconscient du rêve tel qu’il est décrit par Freud.

- NEW YORK, Dia Center for the Arts, 542 West 22nd Street, tél. 212 989 5566, 10 janvier-16 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°535 du 1 avril 2002, avec le titre suivant : Bruce Nauman : la part d’ombre

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