Braque Friesz, le fauvisme et après...

L'ŒIL

Le 1 septembre 2005 - 253 mots

Pour Georges Braque (1882-1963) comme pour Othon Friesz (1879-1949), les œuvres présentées dans la « cage aux fauves » du Salon d’automne de 1905 sont une révélation. Les deux artistes se connaissent depuis leur apprentissage au Havre dans l’atelier de Lhuillier, et vont, durant les années 1906-1907, travailler ensemble à partir des mêmes sujets. Tous deux passent l’été 1906 à Anvers où ils peignent des tableaux résolument fauves, des vues du port et des bateaux (Souvenirs d’Anvers, 1906). L’exposition proposée à Lodève confronte pour la première fois une soixantaine de toiles des deux artistes en prenant pour point de départ ces recherches communes, à Anvers puis à l’Estaque et à La Ciotat en 1906 et 1907 – la lumière du Midi leur inspire leurs toiles les plus éclatantes –, avant que l’un et l’autre ne suivent des voies différentes. Braque élabore avec Picasso les théories du cubisme et réalise des compositions rigoureuses, aux tons sourds (Nature morte, 1911), tandis que Friesz, marqué par Cézanne, revient à un certain naturalisme, une tradition plus classique, avec des œuvres où ne subsistent de la période fauve que l’énergie du trait et un goût encore affirmé pour la couleur et les contrastes forts (Paysage du jura, 1919). Le parcours de l’exposition met ensuite en regard des œuvres plus tardives des deux artistes, jusqu’aux années 1940 pour Friesz, jusqu’aux Oiseaux et natures mortes stylisés des années 1960 pour Braque.

« Braque Friesz », LODÈVE (34), musée de Lodève, square Georges Auric, tél. 04 67 88 86 10, 26 juin-30 octobre, cat. Mazzotta, 202 p., 47 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°572 du 1 septembre 2005, avec le titre suivant : Braque Friesz, le fauvisme et après...

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