Bianchin, le verre métamorphosé

L'ŒIL

Le 1 juillet 1999 - 246 mots

Spécialisée en verrerie contemporaine de Murano la galerie Barovier est la galerie la plus intéressante de Venise. On se souvient de l’exposition consacrée en 1997 à Carlo Scarpa et qui se tient cet été au Centre canadien d’Architecture de Montréal (L’Œil n°507). On se souvient aussi de la dernière, proposant les étonnants vases de Ettore Sottsass. C’est au tour de Cristiano Bianchin. Avec ses objets en verre indéfinissables et mystérieux, ce jeune artiste vénitien est en train de conquérir la planète. « Riposapesi », qui textuellement se traduit par « reposepoids », est le thème ironique qu’il a choisi après celui des « nids ». Cette fois-ci, il joue des contrastes entre le lourd et le léger, l’opaque et le transparent, ce que l’on voit et ce que l’on croit deviner, avec des formes allongées et arrondies, suggérant la mollesse. Il les fait s’affronter dans une sorte de combat ludique et un brin pervers où elles s’écrasent et s’enchevêtrent en même temps. L’aspect de ces sculptures en verre est déroutant. On soupçonne comme une sédimentation intérieure, on imagine le verre en train de se déliter, de s’altérer au point de se métamorphoser en une matière proche de l’os. On croit y entrevoir des matières fibreuses construisant comme un squelette englouti. Par cette virtuosité technique, ce désir de détourner les qualités traditionnelles du verre pour lui en inventer d’autres, Bianchin invente des objets complètement décalés, et notre perception s’affole !

VENISE, galleria Marina Barovier, jusqu’au 15 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Bianchin, le verre métamorphosé

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