Aux Gobelins, le Roi-Soleil en Alexandre

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 16 décembre 2008 - 332 mots

Louis XIV connaissait sans conteste la force des images.

Tous les arts de son époque en portent encore la marque. Placée à son service, la Manufacture des Gobelins, ouverte par Colbert en 1662 pour soutenir les productions françaises face à la concurrence flamande, est alors dirigée par le peintre du roi Charles Le Brun (1619-1690). Sous sa houlette, la Manufacture produit de somptueuses tapisseries célébrant sans ambages la munificence de Louis XIV. En témoignent de nombreuses tentures, dont quelques-unes ont été réunies dans cette exposition de la Galerie des Gobelins. Le lieu a été rénové il y a peu pour mettre en valeur les pléthoriques collections du Mobilier national, héritier de l’ancien Garde-Meuble de la couronne.
Si de nombreuses pièces ont été créées pour relater des épisodes militaires contemporains, comme le Passage du Rhin, une pièce rare peinte sur soie d’après des cartons de Van der Meulen – peintre attitré des batailles du roi –, les plus célèbres sont inscrites dans la tradition historique. Ainsi de la très renommée tapisserie de L’Histoire d’Alexandre le Grand, qui établit un parallèle entre Louis XIV et le jeune roi de Macédoine, mort à 33 ans. Cet ensemble de onze tapisseries, créé par Le    Brun de 1660 à 1673 et tissé à plusieurs reprises, n’avait pas été présenté au public dans son intégralité depuis… l’Ancien Régime.
L’exposition procure donc une occasion exceptionnelle de découvrir ce cycle complexe, vaste fresque historique accrochée en enfilade dans la galerie haute. Réunissant également des pièces de mobilier du xviie siècle, la présentation a été scénographiée dans l’esprit « grand siècle » par le décorateur Jacques Garcia. Le choix surprenant des faux buis taillés à la française, accompagnant la tenture d’Alexandre, s’explique selon son commissaire, Jean Vittet, par le fait que la tenture a été dévoilée à Louis XIV, en 1677, accrochée aux façades extérieures du château de Versailles. 

A voir

« Damián Ortega, champ de vision », Centre Pompidou, Espace 315, place Georges Pompidou, Paris IVe, www.centrepompidou.fr, jusqu’au 9 février 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°609 du 1 janvier 2009, avec le titre suivant : Aux Gobelins, le Roi-Soleil en Alexandre

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque