Photographie

Pont-Aven et Quimper (29)

Au-delà du mystère Vivian Maier

Musée de Pont-Aven et Musée des beaux-arts de Quimper - Jusqu’au 29 mai 2020

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 28 mars 2022 - 383 mots

De l’œuvre de Vivian Maier on mesure désormais l’étendue après l’exposition du Musée du Luxembourg à Paris, qui s’est achevée le 16 janvier 2022.

De même, de la vie de la nounou, photographe de génie méconnue de son vivant, beaucoup de choses ont été racontées. La lecture qu’en proposent le Musée de Pont-Aven et le Musée des beaux-arts de Quimper affine pourtant des points de vue et n’est pas avare en repères biographiques et stylistiques, contrairement à la monographie parisienne. L’entamer par Quimper donne un premier point de vue général, mais offre aussi, dès le début, un extrait fort intéressant de l’avis de décès de Vivian Maier, rédigé par John, Lane et Matthieu Gensburg le 23 avril 2009. Les termes employés par les trois enfants dont elle s’occupa, et qui l’aidèrent à sortir de la misère à la fin de sa vie, vont en effet à l’encontre de bien des idées véhiculées sur la femme et la photographe. « Cet esprit libre a apporté une touche de magie dans la vie de ceux qui l’ont connue. Toujours prête à donner conseils, à exprimer ses opinions ou à tendre une main secourable, critique de cinéma et photographe extraordinaire », écrivent-ils. Il suffit de regarder ces photographies de rue de New York ou de Chicago, ses portraits multiples, l’usage qu’elle fait de la couleur ou du film Super 8 pour percevoir la portée de chaque terme employé par les enfants Gensburg. De fait, elle ne s’interdit rien, excelle dans tous les genres, affirme sa maîtrise du cadre, de l’histoire de la photographie, et montre sa capacité constante à jouer et à élargir le champ des possibles. Le focus sur les autoportraits du Musée de Pont-Aven est particulièrement intéressant à ce propos, surtout quand on sait que l’archive en compte environ 5 000, chiffre considérable et inégalé. Là encore, Vivian Maier ose tout et utilise le moindre support qui peut réfléchir, directement ou non, sa propre image. Son visage exprime son tempérament affirmé, tout comme le son de sa voix que l’on peut entendre. Des premiers autoportraits à ceux de 1986, on ne trouvera cependant aucune réflexion sur son propre corps ou vieillissement. Ses autoportraits de 1986 ne laissent rien entrevoir de ses 60 ans. Seules les mains tenant l’appareil photo devant son visage suggèrent l’épreuve du temps.

« Vivian Maier e(s)t son double »,
Musée de Pont-Aven, place Julia, Pont-Avent (29), www.museepontaven.fr
« Vivian Maier. New York - Chicago »
Musée des beaux-arts, 40, place Saint-Corentin, Quimper (29), www.mbaq.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°753 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Au-delà du mystère Vivian Maier

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