Musée de l’Armée

Armures d’apparat chic

Jusqu’au 26 juin 2011

Par Dominique Vergnon · L'ŒIL

Le 20 avril 2011 - 316 mots

Quand Mars dépose les armes, les princes d’Europe portent des armures d’apparat ! Le dieu de la guerre inspire des artisans qui recourent aux mythes et aux symboles antiques pour glorifier la puissance de leurs commanditaires.

Les ateliers travaillant pour les cours de Suède, de Saxe ou de France emploient des armuriers qui sont non seulement de véritables orfèvres, mais aussi des marchands avisés possédant leurs propres réseaux commerciaux. Les plus beaux modèles circulent ainsi parmi les nations et s’enrichissent de l’apport de quelques créateurs dont beaucoup demeurent inconnus, car l’anonymat est d’usage courant dans ce métier. Partant de dessins maniéristes, ils forgent, repoussent, cisèlent, damasquinent, brunissent, dorent et émaillent les plaques de métal qui s’ajusteront parfaitement aux tailles des souverains.

La variété des décors est à la mesure de leurs raffinements : dauphins et atlantes ornent plastrons et dossières, chevaux cabrés et guirlandes de fruits embellissent morions et rondaches, sur les médaillons s’inscrivent des serpents et des épées. Sous la transcription guerrière se retrouve la maniera grande qui dès l’origine marque les décors de ces armures. Les graveurs formés par Mantegna ou Raphaël transmettent aux armuriers un répertoire de normes et de styles repris et notablement élargi dans le registre « héroïque » à Fontainebleau, car les ornemanistes français sont réputés. Certains batteurs, forts de leur niveau d’excellence, créent à leur tour des dynasties à l’image des monarques qu’ils servent.

Pour la première fois sont réunies les pièces majeures des plus prestigieuses collections d’armures européennes. Venues de Dresde, Turin, Leeds, du Louvre ou encore d’Écouen, celles-ci témoignent d’un savoir-faire qui relie beauté et pouvoir. Un art martial qui célèbre avec éclat les fastes et la culture des cours de l’époque. Les travaux préparatoires des peintres participent à cette étincelante parade !

Voir

« Sous l’égide de Mars, armures des princes d’Europe », musée de l’Armée, hôtel national des Invalides, Paris VIIe, www.invalides.org, jusqu’au 26 juin 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : Armures d’apparat chic

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