Alfred Reth, peindre avec la terre

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 4 décembre 2007 - 263 mots

Les galeristes Antoine Laurentin et Benoît Sapiro (Le Minotaure) organisent de concert une double exposition qui réhabilite l’œuvre d’Alfred Reth.

Cet artiste hongrois, né en 1884 à Budapest et arrivé à Paris en 1905, est aujourd’hui peu connu du grand public. Et pourtant, à peine débarqué à Montparnasse, il côtoie ceux qui vont devenir les fauves et les cubistes, se rapproche des seconds, expose dès 1910 au Salon des indépendants aux côtés de Braque, et y rencontre Fernand Léger. Ses premières toiles cubistes font preuve d’une composition complexe, unifiée par des tons sourds et sobres qui le caractérisent jusqu’à la fin de sa carrière.
Toujours en recherche, il est aussi l’un des premiers, après la guerre, à s’engager dans l’abstraction et participe à la création du groupe Abstraction-création. Les formes s’arrondissent, deviennent ludiques et témoignent de la joie de vivre des Années folles. Inventif, il est l’un des premiers (1913) à utiliser la terre, le sable ou le gravier dans des tableaux qu’il appelle « des harmonies de matière ». Ces effets de texture, dans des tons ocre, confèrent une vibration à ses peintures, d’autant plus qu’il les fait cohabiter avec des espaces fluides, en aplats de couleur. On pense aux tableaux de sable d’André Masson, conçus en 1927. Précurseur en la matière, il n’en a pas pour autant été crédité par l’histoire de l’art.

« Alfred Reth », galerie Antoine Laurentin, 23, quai Voltaire, Paris VIIe, tél. 01 42 97 43 42, et galerie Le Minotaure, 2, rue des Beaux-Arts, Paris VIe tél. 01 43 54 62 93, jusqu’au 22 décembre 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Alfred Reth, peindre avec la terre

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