Art moderne

Alexandrie, en passant par Monaco

NMNM – Villa Sauber - Jusqu’au 2 mai 2022

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 25 janvier 2022 - 304 mots

MONACO

Monaco se rêverait-elle en Alexandrie, capitale de l’Égypte antique fondée par Alexandre le Grand ? C’est ce que l’exposition « Monaco-Alexandrie, le grand détour » peut laisser entendre.

Invités par le Nouveau Musée national de Monaco (NMNM) et son nouveau directeur, Björn Dahlström (il a succédé en 2021 à Marie-Claude Beaud), les commissaires Morad Montazami et Madeleine de Colnet, éditeurs et commissaires d’expositions, établissent un parallèle entre ces deux villes mondes, où artistes, écrivains, poètes et décorateurs du monde entier se sont retrouvés au XXe siècle pour faire émerger une dynamique créatrice sans nulle autre pareil. « Monaco, comme Alexandrie, a donné naissance à une aristocratie culturelle qui a permis à des artistes excentriques et à des électrons libres de créer librement », explique Morad Montazami. Ces artistes s’appellent Leonor Fini, Stanislao Lepri ou Kees Van Dongen, pour les plus connus ; Anna Boghiguian, Ramsès Younan, Antoine Malliarakis dit Mayo (choisis pour l’affiche de l’exposition), pour les autres. Complexe et nébuleuse, l’exposition ne se laisse pas facilement appréhender et prend le risque de souvent perdre ses visiteurs. Dommage… ou tant mieux, car l’accrochage réserve, parmi ses multiples détours, quelques belles surprises. À l’instar de la salle consacrée à André Lhote, qui donna plusieurs conférences durant ses voyages en Égypte, en 1951 et 1952, qui permirent à de jeunes artistes formés aux Beaux-Arts du Caire de s’émanciper de l’enseignement académique. Le parcours offre également des découvertes, comme les peintures de Mahmoud Said (1897-1964), qui montre dans les années 1930 une société égyptienne aimant danser et faire la fête, résolument ouverte à la modernité, et les terres cuites de Virginia Tentindo. Née à Buenos Aires en 1931, exilée en France dans les années 1950, l’artiste développe un univers d’obédience surréaliste sans pour autant appartenir au mouvement. Une liberté tenue à l’écart, mais qui ne devrait pas demeurer silencieuse plus longtemps…

« Monaco-Alexandrie, le grand détour. Villes-mondes et surréalisme cosmopolite »,
NMNM, Villa Sauber, 17, avenue Princesse-Grace, Monaco (98), www.nmnm.mc

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°751 du 1 février 2022, avec le titre suivant : Alexandrie, en passant par Monaco

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