Affinités électives

Une manière commune d’envisager la peinture et son importance dans la création contemporaine réunit en effet ces deux fonds, dans lesquels on retrouve la présence de certains peintres tels que Claire Chesnier, Denis Laget ou Jérémy Liron (auquel l’exposition accorde une place particulière). L’accrochage se déploie dans les deux espaces du Musée municipal de Villefranche-sur-Saône. Les deux commissaires (et Laure Forlay, chargée des publics au Frac) ont imaginé une promenade d’une soixantaine d’œuvres (tableaux, sculptures, dessins, photographies, etc.) qui prend l’enfance pour point de départ – avec l’inquiétant bébé de la série Les Mangeurs, de Claire Tabouret. D’une œuvre à l’autre, on progresse par associations de formes ou d’idées. Des rapprochements inattendus apparaissent (comme entre les mises en scène d’objets de Maude Maris et celles de David Wolle), des parentés se dessinent. On y fait aussi des découvertes, comme les petits tableaux fugitifs de Sylvain Roche, un artiste peu exposé, ou ce jeu de miroir de Rémy Hysbergue dans lequel se télescopent des gestes de la peinture abstraite et des reflets de ce qui l’environne (Pour l’instant n° 11, 2006). Cette œuvre vortex happe au passage le visiteur pour le recracher quelques mètres plus loin, face à une image spatiale de la Nasa (Cloud over Mars, 1997) ou une encre rougeoyante de Claire Chesnier.