Figurations et défigurations - Collections 2012

A partir de ses collections d’art contemporain, le musée de l’Abbaye Sainte-Croix propose un nouvel accrochage présentant les deux « rivaux » de l’histoire de l’art du XXe siècle : la figuration et l’abstraction.

A priori, la figuration et l’abstraction sont comme deux systèmes binaires que tout oppose. Alors que la figuration est le style artistique historique qui a régné depuis des siècles, l’abstraction pourrait être qualifiée de « grande invention » du XXe siècle, style de la modernité par excellence. Mais l’abstraction elle-même est loin d’être aussi clairement définie qu’on ne le pense et des expérimentations plastiques s’opposent également au sein même de ce style.

On distingue d’un côté la peinture rigoureuse, géométrique et strictement organisée dont Malevitch et Mondrian sont les chefs de file, de l’autre l’abstraction spontanée où prime la gestuelle sauvage dans laquelle Jackson Pollock a excellé. Parfois l’abstraction rejoint la figuration, s’approchant de l’expressionnisme, des artistes tels que Baselitz, Dubuffet ou Beckmann (tous trois présents dans l’exposition) ne s’affranchissent pas totalement de la figuration mais la malmènent, le motif devient matière et le figuratif est défiguré.

Ainsi, le musée de l'Abbaye Sainte-Croix présente tout l’art qui s’est établi au XXe siècle entre abstraction et figuration. D’Albert Marquet, peintre fauve, à Fritz Glarner, héritier de Piet Mondrian, l’exposition nous dévoile de nombreux artistes : Robert Combas et Hervé Di Rosa du mouvement de la Figuration libre, le coloriste Olivier Debré, l'inclassable Jean-Michel Sanejouand jusqu’au minimalisme de Fred Sandback et François Morellet.