01 oct. - 30 mar. 08-09

Paris

Musée Maillol

Séraphine de Senlis

Sur le mode « Séraphine, c’est ma copine ! », les visiteurs sont nombreux pour venir voir en vrai les peintures, dites naïves ou primitives, de cette bonne à tout faire (1864-1942) devenue une peintre reconnue, voire admirée. Il y a vraiment une belle émotion qui plane dans les deux salles consacrées aux tableaux floraux de Séraphine Louis, on y sent la « nécessité intérieure » dont parle Kandinsky dans Du spirituel dans l’art, on s’aperçoit aussi qu’on est bien devant de la peinture - « Il est clair que les fleurs servent à Séraphine à peindre ses tableaux et non ses tableaux à peindre des fleurs. » (Malraux). Mais, dans cette aventure picturale insolite, il n’y a pas que des fleurs, on a aussi des arbres déracinés, des grenades, des pommes d’or, des feuilles-plumes et, surtout, on est vite saisi par toutes ces compositions florales qui sont comme autant de broderies ou de vitraux permettant la rencontre entre arts naïf et religieux.

Bien sûr, on croise des maladresses (on pense au Douanier Rousseau), mais il ne fait aucun doute que cette peinture extatique porte en elle une grâce intemporelle et, encore mieux, par moments, l’étrange vient la visiter : à la fin de sa vie, les peintures luxuriantes de Séraphine sont un peu effrayantes. Ses fleurs deviennent cils, yeux ou vagins crantés. Et ses jaillissements botaniques sont des forêts grouillantes qui finissent par donner le tournis !

Intelligemment, cette expo nous met dans les pas de cette bonne qui peignait à genoux (on découvre des pots à crème, des boîtes de couleurs d’antan, des photos de l’autodidacte Séraphine) et, au détour d’une salle, on a vraiment l’impression que l’on va rencontrer Yolande Moreau esquissant, derrière une cimaise, son sourire d’enfant. L’accompagnement pédagogique est bon (fiche de visite gratuite). Dommage qu’il n’y ait pas, dans le parcours, une salle obscure aménagée diffusant le beau film Séraphine, signé Martin Provost, ainsi un billet commun qui combine expo & film aurait été l’idéal.

Séraphine Louis dite Séraphine de Senlis - "Le bouquet des feuilles" vers 1929-1930 - Huile sur toile - 81 x 61 cm - © Musée Maillol

Le site du film : www.seraphine-lefilm.com
Informations pratiques
MUSÉE MAILLOL

61, rue de Grenelle
Paris 75007
Ile-de-France
France

Contact
+33 (0)1 42 22 59 58
SITE WEB
http://www.museemaillol.com

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