Pol Abraham

L'exposition démontre facilement, et même pour les non initiés, pourquoi Abraham a été oublié des histoires de l'architecture. Tout simplement parce qu'il est inclassable quand l'histoire préfère les styles. Lui a pratiqué un savant éclectisme, butinant ça et là les références. Mais Abraham a aussi pratiqué le grand écart, maîtrisant parfaitement la construction de séduisantes maisons individuelles, mais échouant à produire des grands ensembles scolaires humains, en étant trop obnubilé par sa réflexion sur la préfabrication industrielle.

Cette savante plongée en architecture, impeccable quoique un peu austère dans sa scénographie, est rendue attrayante par trois films qui permettent de découvrir ce que sont devenus ses bâtiments majeurs. Certains ont parfaitement vieilli comme les maisons en région parisienne ou les étonnantes tours hertziennes, d'autres révèlent leurs limites comme le monumental collège technique d'Alès... On aurait toutefois préféré pouvoir les regarder en étant confortablement installé, plutôt qu'en étant debout au milieu de l'exposition...