10 sep. - 02 nov. 2008

Paris

Centre Wallonie-Bruxelles

Lumières sur Brüsel - Dessins originaux de François Schuiten et Benoît Peeters

Il faut savoir que cette série culte, qui plonge dans un fantastique empruntant beaucoup au surréalisme de Magritte (leur Brüsel est un double imaginaire de Bruxelles), est non seulement une BD foisonnante mais aussi un monde rétrofuturiste qui connaît des développements sous forme de produits multimédias, de spectacles et d’expos : le binôme Schuiten-Peeters avait déjà exposé à la Bibliothèque de France et à la Villette.

Ici, tout est pensé à la virgule et au grain de sable près. Dans cet espace étroit fonctionnant comme un écrin de velours noir au service de leur œuvre graphique d’orfèvre, c’est peu dire qu’on a vraiment l’impression de pénétrer un univers architectural à l’« inquiétante étrangeté ». Présentant des planches originales en N&B de l’album, plus un nombre d’inédits et d’objets inspirés des thèmes de leur univers (l’homme en lévitation, l’invasion de sable, l’accumulation de pierres…), Schuiten & Peeters réussissent une installation ô combien vertigineuse, via un éclairage spécial (lumière noire) et un effet sonore insolite : du vent glisse jusqu’à nos oreilles ! Soudain, Paris disparaît, on bascule dans un ailleurs. Dès l’entrée, un éboulis de pierres blanches se répand sur le parvis de Beaubourg, bizarre. Puis, on pénètre dans un sanctuaire clair-obscur recouvert d’un tapis de sable, nous invitant aux chemins buissonniers. On parcourt alors, non pas un livre redressé qui s’étalerait paresseusement sur les murs, façon un accrochage standard de dessins mis côte à côte, mais au contraire une espèce de prolongement de l’esprit de cette BD dans un centre culturel mis malicieusement en abyme. Entouré de colonnes et de cimaises sombres parsemées de phrases énigmatiques, style « Dans la poésie, peut-être seul le blanc compte » (Mallarmé), le visiteur, de 7 à 77 ans, peut tout aussi bien se perdre dans les p(l)ages de la BD, dont le blanc luminescent saute aux yeux, qu’aller faire une promenade dans une salle diffusant le film La Théorie du grain de sable - on y voit notamment la Maison Autrique, signée Victor Horta (1893, Bruxelles), qui sert de matrice à leur œuvre combinant réalité et fiction. Enfin, signalons que l’entrée est à 3 € (tarif réduit : 2 €), ce qui ne me semble vraiment pas cher pour découvrir un Bruxelles fantasmé, à mille lieues des guides touristiques plan-plan.

Informations pratiques
CENTRE WALLONIE-BRUXELLES

127-129, rue Saint-Martin - Piazza Beaubourg
Paris 75004
Ile-de-France
France

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