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Dix activistes écologistes arrêtés au Musée du Louvre

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 10 décembre 2015 - 469 mots

PARIS

PARIS [10.12.15] – Des manifestants issus de plusieurs groupes écologistes ont manifesté mercredi devant le Louvre pour que le musée rompe ses partenariats avec les compagnies pétrolières Total et Eni. Dix activistes ayant déversé de la mélasse dans le hall ont été placés en garde à vue.

En pleine COP21, des manifestants venus du monde entier se sont réunis mercredi 9 décembre au Musée du Louvre, appelant le musée à annuler ses contrats de mécénat avec les compagnies pétrolières Total et Eni.

Aux alentours de midi, des activistes habillés en noir ont brandi devant la pyramide des parapluies noirs pour former le slogan « Fossil Free Culture » (« la culture libérée des énergies fossiles »), tandis que d’autres déguisés en anges tenaient des panneaux sur lesquels était écrit « Climate Justice : No excuses » (« Justice climatique : pas d’excuses »). Dix autres manifestants ont été arrêtés par les forces de l’ordre après avoir répandu une fausse flaque de pétrole (en réalité de la mélasse) dans le hall du musée, sous la pyramide.

Selon The Guardian, Chris Garrard, du groupe britannique Art not Oil, coordonnait l’action à l’extérieur du musée. « Nous sommes collectivement en train d’essayer de libérer les institutions culturelles de toute ingérence des entreprises. Quand des compagnies pétrolières parrainent des institutions artistiques, ces musées et galeries parrainent également les compagnies pétrolières. Ils leur donnent une légitimité sociale qu’elles ne méritent pas […] Nous avons besoin de faire sortir les compagnies pétrolières de la COP21 et de nos institutions culturelles » a-t-il expliqué au Guardian.

Le groupe Eni collabore depuis neuf ans avec le Musée du Louvre, et était dernièrement le mécène principal de l’exposition « Poussin et Dieu », qui s’est terminée en juin dernier. Eni a déjà financé plusieurs grandes expositions du musée (« Andrea Mantegna » en 2006, « L’Antiquité rêvée » en 2010, etc.) ainsi que des restaurations. De même la Fondation Total soutient quant à elle l'exposition en cours « Une brève histoire de l'avenir », et a notamment financé en partie la construction du Louvre-Lens, la rénovation du département des Arts de l’Islam ou encore la restauration de la Galerie d’Apollon.

Les manifestants participants étaient issus de divers groupes internationaux : Art not Oil (Royaume-Uni), GULF (Etats-Unis), Not an Alternative (Etats-Unis), Stopp Oljesponssing av Norsk Kulturliv (Norvège) et de Liberate Tate (Royaume-Uni). Ce dernier a déjà occupé plusieurs fois la Tate Modern pour protester contre le mécénat de la compagnie pétrolière BP. D’autres militants avaient aussi protesté contre le parrainage du British Museum par BP en septembre dernier. Le groupe GULF (Gulf Ultra Luxury Faction) a également déjà occupé plusieurs musées, dont le Solomon R. Guggenheim Museum de New York en mai, pour protester contre les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers des musées à Abou Dhabi.

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Manisfestation des activistes écologiques devant le Louvre le 9 décembre 2015 - Photo priceofoil.org

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