Photographie

Louvain et Bruxelles (Belgique)

Dirk Braeckman, tout en nuance

Musée M et Bozar - Jusqu’au 29 avril 2018

Par Pauline Vidal · L'ŒIL

Le 26 mars 2018 - 330 mots

Après les feux de la rampe de la dernière Biennale de Venise où il fut l’invité du pavillon belge, l’artiste flamand (né en 1958 à Eeklo) présente une double exposition de son travail au Musée M de Louvain et à Bozar, à Bruxelles.

Certaines œuvres qu’on a pu voir à Venise se mêlent à de plus anciennes productions, mais aussi à de plus récentes. Depuis les années 1980, cet artiste au style discret explore le champ de la photographie argentique noir et blanc, jouant les apprentis sorciers dans une chambre noire où sont fabriquées de mystérieuses images. L’exposition au Musée M de Louvain nous offre une plongée dans les expérimentations auxquelles ce dernier se livre dans son laboratoire. Que ce soit à partir de prises de vues d’une peinture de Véronèse ou des mains d’une femme, Braeckman réalise à partir d’un même négatif plusieurs tirages qui sont, chacun, absolument uniques. Accrochés au mur ou simplement posés à plat dans une vitrine, ces tirages qui donnent à voir d’infinies variations d’une même image, nous conduisent vers un état contemplatif à rebours du zapping auquel nous sommes habitués. Dans une deuxième salle plongée dans le noir, la contemplation devient quasi hypnotique. Tandis qu’une bande-son avec les voix d’une émission de télévision sur les fantômes est diffusée en continu, le film en noir et blanc d’une mer agitée est projeté en boucle sur le mur en trois versions différentes. Plus attendue mais tout aussi convaincante, l’exposition à Bozar présente vingt-cinq tirages datés de 2005 à aujourd’hui, jouant des mises en relation des images les unes avec les autres. L’artiste y déploie un imaginaire envoûtant qui nous échappe autant qu’il nous captive. Un univers peuplé de rideaux, de mers scintillantes, de reflets, de posters, de vieilles pho­tos…, tel un monde endormi sous les strates du temps où affleure pourtant la possibilité d’un drame à venir.
 

« Dirk Braeckman »,
Musée M, Leopold Vanderkelenstraat 28, Louvain-la-Neuve (Belgique), www.mleuven.be et Bozar, rue Ravenstein 23, Bruxelles (Belgique), www.bozar.be

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°711 du 1 avril 2018, avec le titre suivant : Dirk Braeckman, tout en nuance

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