Venise (Italie)

De la modestie en architecture

Biennale d’architecture Jusqu’au 27 novembre 2016

Par Christian Simenc · L'ŒIL

Le 26 septembre 2016 - 335 mots

Mieux vaut avoir le ventre bien accroché et, a fortiori, ne pas attendre les derniers jours (maussades) de novembre pour visiter la 15e Biennale d’architecture de Venise.

Intitulée « Reporting from the Front », soit « Nouvelles du front », cette édition 2016 focalise, en effet, sur moult grands défis et/ou drames sociaux, écologiques et politiques du moment – crise économique, déplacements de populations, dégradation et insécurité urbaines, surpeuplement, séismes et autres catastrophes naturelles… –, auxquels les architectes tentent de répondre avec une palette de propositions plutôt habiles. « Il y a encore de nombreux combats à mener et à gagner, ainsi que des frontières à élargir, afin de pouvoir améliorer la qualité de l’environnement constructible et, par conséquent, la qualité de vie des habitants », estime l’architecte Alejandro Aravena, directeur de la présente Biennale. « De plus en plus de gens sur notre planète sont toujours à la recherche d’un lieu de vie décent et les conditions pour y parvenir se compliquent de jour en jour. “Reporting from the Front” veut montrer à un public plus large ce que signifie améliorer la qualité de vie. » Hormis l’Italie, pays hôte, la manifestation accueille soixante-trois participations nationales, dont quatre novices : Nigeria, Philippines, Seychelles et Yémen.

Une fois n’est pas coutume, on saluera la modestie de la très grande majorité des projets exhibés, à mille lieues des « gestes architecturaux » qui, ces dernières années, ont pullulé autour du monde. En témoignent, par exemple, les pavillons chilien, français ou japonais. À l’envi, y sont célébrés une « architecture de proximité » et des « systèmes participatifs ». Ainsi en est-il du travail du collectif Assemble Studio, au Royaume-Uni. Mieux, avec la recherche « Losing Myself », le Pavillon de l’Irlande se penche sur l’oubli : comment une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer peut-elle appréhender l’architecture ? De son côté, l’Espagne, avec une série de projets minutieux, baptisée « Unfinished » [« Inachevé »], décroche, cette année, le Lion d’or pour la meilleure participation nationale.

Reporting from the Front

15e Biennale d’architecture de Venise, Giardini, Arsenale et plusieurs lieux, Venise (Italie), www.labiennale.org

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°694 du 1 octobre 2016, avec le titre suivant : De la modestie en architecture

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