États-Unis - Art contemporain

Une tour new-yorkaise perturbe une œuvre de James Turrell

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 21 janvier 2019 - 326 mots

NEW YORK / ETATS-UNIS

Un gratte-ciel en construction s’invite à l’improviste dans le champ d’une œuvre du plasticien américain.

Turell Meeting
James Turell, Meeting, 1980, chambres spécifiquement proportionnées avec une ouverture dans le plafond ouvrant sur le ciel, MoMA PS1
© MoMA

En plein développement urbanistique, dopé par l’implantation des nouveaux bureaux d’Amazon, le quartier de Long Island City à New York, formant la pointe sud du Queens abrite également le musée d’art contemporain, le Moma PS1. Une œuvre installée dans les lieux en subit indirectement les conséquences : Meeting de James Turrell consistait en un rectangle percé dans le plafond, découpant une tranche de ciel bleu uni… avant que la pointe d’un gratte-ciel en construction ne vienne y faire son apparition.

L’histoire rapportée par le site new-yorkais Gothamist lui a été signalée par un visiteur du Moma PS1. L’œuvre fait partie des 82 « skyspaces » installés par l’artiste dans le monde, et était le premier de la série, installé aux Etats-Unis, en 1980. Le site de l’artiste décrit sobrement ces installations comme des « chambres spécifiquement proportionnées avec une ouverture dans le plafond ouvrant sur le ciel ». La simplicité de cette description contraste avec l’enthousiasme des visiteurs et des spécialistes de l’œuvre de Turrell. Parmi eux, Peter Eleey, conservateur du PS1, y voit une œuvre qui « crée ce tour de passe-passe que les grandes œuvres savent provoquer », proposant au visiteur d’apprécier une vision qu’il aurait d’ordinaire ignoré. 

Le projet qui vient troubler l’expérience de cette installation est un ensemble de gratte-ciels en cours de construction sur le site de 5Pointz - l’ancienne « Mecque » du graffiti new-yorkais dont la destruction avait fait débat. La responsable de la communication du musée, Mully Kurzius, se veut rassurante, affirmant que l’on aperçoit seulement des échafaudages qui auront disparu une fois les travaux achevés. 

Une telle mésaventure était déjà survenue au Nasher Sculpture Center de Dallas en 2013, lorsqu’un projet d’immobilier de luxe avait surgi dans le champ d’un « skyspace » installé ici. L’artiste avait considéré l’œuvre comme « détruite », et en a redessiné les plans qui attendent aujourd’hui d’être exécutés.

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