Musée

Tunis inaugure sa pharaonique Cité de la Culture, avec Claudia Cardinale

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 22 mars 2018 - 601 mots

TUNIS / TUNISIE

Claudia Cardinale, concert du tout nouvel orchestre de l'opéra de Tunis : la Cité de la Culture, méga-complexe dont le gouvernement veut faire le coeur de la culture tunisienne, a été inaugurée en grande pompe mercredi, plus de dix ans après son lancement.

Le complexe comprend un musée d'art contemporain, une salle d'opéra de 1.800 places, deux théâtres, une cinémathèque, un centre du livre ou encore des studios et bureaux pour les différents festivals rythmant la vie culturelle. Très bien équipée, la Cité de la culture démarre en fanfare, avec des expositions et programmations de danse, cinéma, et théâtre ainsi que des rencontres d'auteurs arabes pour la première saison jusqu'à l'été. "Chaque Tunisien doit être fier de ce projet, la culture c'est l'outil principal avec lequel avec lequel nous nous battrons le terrorisme, projet contre projet", a déclaré le président Béji Caïd Essebsi lors de la cérémonie inaugurale. "Les Tunisiens doivent rêver et avoir confiance en eux".

"C'est un moment historique", avait auparavant déclaré à la presse le ministre de la Culture, Mohamed Zine el Abidine, qualifiant le lieu de "plus grand complexe culturel dans le Maghreb, le monde arabe et l'Afrique". "Il faut que la Tunisie soit un phare dans le domaine culturel", a-t-il martelé. Le ministre de la Culture, qui avait piloté sous l'ancien dictateur Zine el Abidine Ben Ali le comité ayant lancé ce complexe, a rejeté toute main mise politique sur la création artistique dans la nouvelle Cité de la Culture, soulignant que "tout le monde est bienvenu" pour la faire vivre.

"La salle d'opéra est un bijou, je pense qu'elle va attirer d'elle même des projets internationaux", a estimé Saïma Samoud, directrice du pôle musique, ajoutant qu'elle espère produire une Traviata produite entièrement en Tunisie "avant l'été, si tout va bien". Mais le projet culturel à long terme reste flou, se sont inquiétés des artistes, et le budget nécessaire au fonctionnement de la Cité de la Culture n'est pas encore débloqué, alors que la dette publique tunisienne est de plus en plus écrasante. Une enveloppe de 10 millions de dinars (3,5 millions d'euros) devait être votée en conseil des ministres mercredi.

Situé sur une des principales artères du centre de la capitale, cet ensemble de neuf hectares dont la géode surélevée en verre est déjà un monument emblématique, aura finalement coûté 130 millions de dinars (plus de 40 millions d'euros).

Ballet
Le projet, qui avait connu des déboires en raison de différends financiers avec le promoteur, avait été laissé complètement à l'abandon après la révolution ayant chassé Ben Ali du pouvoir en 2011, avant d'être relancé en mars 2016. Lors de l'inauguration mercredi soir, le tout nouvel orchestre de l'opéra de Tunis a joué des extraits du Carmen de Bizet chanté par trois artistes lyriques tunisiens, accompagnés des choeurs de l'opéra. La Cité de la Culture abritera également un ballet qui se produira pour la première fois fin avril avec une création de la chorégraphe franco-tunisienne Héla Fattoumi.

Le musée s'est vu confier plus de 12.000 objets d'arts entreposés jusque-là dans un bâtiment public dans de piètres conditions. L'actrice italo-tunisienne Claudia Cardinale, née il y a 80 ans à Tunis, à quelques encablures du nouvel édifice, a inauguré la cinémathèque nationale, attendue de longue date pour sauvegarder le patrimoine cinématographique et le faire connaître à la jeune génération. Outre un projet de restauration et numérisation de films qui n'est pas encore financé, ses trois salles de cinéma permettront de répertorier et diffuser des films anciens, avec un programme de grands classiques tunisiens ou européens -dont plusieurs avec Claudia Cardinale.
 

Par Najeh MOUELHI, Caroline Nelly PERROT

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