Peintre de salon

Par LeJournaldesArts.fr · Le Journal des Arts

Le 5 décembre 2003 - 182 mots

Avec « Aman-Jean (1858-1936), Songes de femmes », le Musée de la Chartreuse à Douai nous invite dans l’intimité des maisons bourgeoises du début du XXe siècle.

Proche de Georges Seurat, Edmond Aman-Jean a préféré à l’exploration scientifique de la peinture sa dimension psychologique, et l’influence de Puvis de Chavannes l’a conduit vers le symbolisme. Fort de son succès aux États-Unis, il devient – presque à contrecœur – le portraitiste attitré des belles du monde qui « voient en lui un artiste sachant leur rendre hommage ». À travers une série de portraits de femmes plongées dans la rêverie, le peintre nous décrit un monde où la sphère intérieure est encore exclusivement féminine. En témoigne cette vision sensuelle de Miss Ella Carmichaël (1906) (voir ci-dessus). La jeune gouvernante anglaise semble littéralement emprisonnée entre le mur qui occupe le fond de la toile et le chien endormi qui, de sa patte, retient sa robe. Son épaule s’exhibe, impudique,
et l’expression tout en retenue de son visage, situé à la hauteur d’un dessin d’un couple en promenade à la campagne, trahit ses pensées vagabondes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°182 du 5 décembre 2003, avec le titre suivant : Peintre de salon

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