Art contemporain - Disparition

Nombreuses réactions après la mort de Pierre Soulages

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 27 octobre 2022 - 530 mots

Les hommages unanimes affluent pour saluer celui qui était considéré comme le plus grand peintre français vivant.

Pierre Soulages et François Hollande lors de l'inauguration du Musée Soulages de Rodez en 2014. © Photothèque Rodez agglomération / Cédric Méravilles.
Pierre Soulages et François Hollande lors de l'inauguration du Musée Soulages de Rodez en 2014.
© Photothèque Rodez agglomération / Cédric Méravilles

Le monde de la Culture a réagi dès l’annonce du décès de l’artiste Pierre Soulages à 102 ans dans la nuit de mardi à mercredi. La ministre de la Culture Rima Abdul Malak a salué « l’immense artiste qui nous a appris à voir la lumière » et le « magicien de la matière [dont] la carrière éblouissante nous laisse en héritage un imaginaire visuel profondément renouvelé. » Elle a tenu à rappeler la consécration qu’avait reçu le peintre de son vivant, devenant en 2001 le premier artiste vivant invité à exposer au musée de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg, avant d’être célébré au Centre Pompidou en 2009 - il avait alors 90 ans - lors de la plus grande rétrospective jamais consacrée à un artiste vivant, puis au Louvre à l’occasion de son centenaire. 

« Pierre Soulages était un géant, a publié dans un communiqué mercredi soir le Centre Pompidou. Il aura marqué de son génie la vie culturelle et particulièrement celle du Centre dès son ouverture ». Xavier Rey, directeur du Musée national d’art moderne ajoute : « Il était un maître de la matière dont l’héritage est considérable pour les peintres d’aujourd’hui ».

Le Musée Soulages a évidemment tenu à se manifester par la voix de son directeur Benoît Decron qui fait part de sa « très grande émotion ». Il salue la « longévité exceptionnelle [d’un artiste qui] incarnait à lui seul l’art moderne et l’art contemporain depuis l’immédiat après-guerre ». Inauguré en 2014 dans un bâtiment dessiné par le collectif catalan RCR Architectes le musée abrite le fonds le plus complet consacré au peintre, qui avait fait une donation de plus de 500 œuvres, des premières peintures au brou de noix des années 1947-1948 aux célèbres « Outrenoirs » de l’après 79. 

La Bibliothèque nationale de France rend également hommage à Pierre Soulages dont elle conserve une collection d‘estampes quasi exhaustive, rappelant son attachement à cette technique qu’il n’a jamais dépréciée par rapport à la peinture. « Il aimait transformer la matière et avait un rapport tactile, presque sensuel au papier » rappelle la BNF.
Le collectionneur d’art François Pinault fait également part de sa tristesse, insistant sur la « force et le panache » de celui qui fut pour lui « un ami cher ».

De nombreuses réactions viennent aussi de  la région Occitanie, berceau du peintre ruthénois. La présidente de région, Carole Delga, rappelle l’attachement qu’éprouvait le peintre pour cette terre « dont il a été tout au long de sa carrière un formidable ambassadeur à travers le monde. Les vitraux à Conques, qui lui insufflèrent sa passion pour l’art, tout comme ses œuvres exposées au Musée Fabre de Montpellier, ainsi que la ville de Sète où il résida, témoignent de l’attachement qu’il portait à notre région »

A Sète où le peintre résidait depuis les années 1960, le maire François Commeinhes, témoigne de la reconnaissance de la ville et de ses habitants vis-à-vis d’« un de ses plus illustres citoyens », confiant qu’ « il n’était pas rare de croiser l’homme en noir au détour d’un étal des halles ». L’artiste avait trouvé dans la ville de Paul Valéry « son havre de paix » au milieu des déesses du sud que sont la mer, le ciel et le soleil.

Tous les articles dans Création

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque