Photographie

L’Institut pour la photographie accueille les fonds photo de Bettina Rheims et Agnès Varda

Par Christine Coste · lejournaldesarts.fr

Le 17 juin 2021 - 502 mots

LILLE

L’Institut installé à Lille veut être un conservatoire du patrimoine photographique. Il va fermer pour travaux jusqu’en 2023.

Agnès Varda dans son laboratoire rue Daguerre c. 1954 © Succession Varda
Agnès Varda dans son laboratoire rue Daguerre c. 1954
© Succession Varda

Dès sa création à Lille en 2017, l’Institut pour la photographie expliquait vouloir accueillir « dix à quinze fonds photographiques ». Quatre ans plus tard le centre d’archives se met en place avec la donation de Bettina Rheims, Jean-Louis Schoellkopf et d’Agnès Varda

« Depuis le départ on s’intéresse à la photographie dans tous ses usages et dans toutes ses formes. Le contenu de nos réserves rendra compte de cette diversité », rappelle Anne Lacoste, directrice de l’Institut pour la photographie. « Cette mission de conserver le patrimoine photographique vient en complément des autres structures engagées dans ce domaine tel le musée Nicéphore Niépce à Chalon-sur-Saône. Il s’agit aussi pour nous de prendre en compte les besoins des photographes et des ayants droit. »

« L’institut pour la photographie est une institution au service des besoins des artistes et de leurs ayants droit. À chaque fois ce sont des besoins différents », souligne Marin Karmitz, président de l’Institut pour la Photographie, qui fut à 22 ans l’assistant d’Agnès Varda dans Cléo de 5 à 7 et le distributeur de ses films.  

Le contenu des donations varie d’un photographe à un autre. Bettina Rheims (née en 1952) donne l’ensemble de son fonds photographique ainsi que sa bibliothèque tandis que Jean-Louis Schoellkopf (né en 1946) a opté pour un dépôt pour vingt ans de son fonds de négatifs, d’ektachromes, de planches-contacts et d’archives papiers. Les ayants droit d’Agnès Varda (1928-2019) effectuent un dépôt de douze ans. 

L’usine Audresset Louviers 2001 © Jean-Louis Schoellkopf
L’usine Audresset Louviers 2001
© Jean-Louis Schoellkopf

D’un fonds à un autre, les besoins en référencement et conservation diffèrent. Le fonds de Bettina Rheims, le plus volumineux des trois, est ainsi particulièrement bien référencé et ordonné contrairement au fonds photo d’Agnès Varda qui n’a fait l’objet d’aucun inventaire. En janvier 2021, Carole Sandrin, ancienne conservatrice au Musée de l’Élysée à Lausanne, a été recrutée pour mettre en place les stratégies d’indexation et de conservation. 

« Trois raisons ont préfiguré à l’acception de ces fonds : la qualité du travail, son inscription dans l’histoire de la photographie en France et l’engagement du photographe ou des ayants droit dans le programme de l’institution. Nous répondons effectivement à leur demande. Mais nous sommes une institution publique, au service des publics et des scolaires. Ces fonds s’inscriront dans notre programme de transmission artistique et culturelle, d’expositions, de diffusion et d’édition », précise Anne Lacoste. 

À cela s’ajoute la donation de plus de 25 000 ouvrages d’un collectionneur privé, qui propulse la bibliothèque de l’Institut pour la photographie parmi les références mondiales pour l’histoire de l’édition photographique. Non prévu dans le programme architectural porté par la région des Hauts-de- France, son accueil et son ouverture au public ont pour conséquence de revoir les espaces dévolus originellement à la bibliothèque. 

La présentation de ces fonds au public aura lieu à l’Institut pour la photographie du 7 octobre au 7 décembre 2021. Le site de l’Institut pour la photographie fermera ses portes pour travaux à la fin de l’année pour une réouverture programmée à l’automne 2023.

Institut pour la photographie des Hauts-de-France
Façade de l'entrée de l'Institut pour la photographie des Hauts-de-France 11 rue de Thionville à Lille
Photo Pierre Thibaut

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