Architecture

L’homme de Le Corbusier au centre l’exposition de Beaubourg

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 12 mai 2015 - 317 mots

Le Corbusier est décédé en 1965, à Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes Maritimes, où il s’était construit Le Cabanon : une cabane en bois de 15 m2 pensée pour une économie de gestes, une cellule minimale aux dimensions de l’homme.

À l’occasion des 50 ans de sa disparition, les commissaires de l’exposition du Centre Pompidou, Frédéric Migayrou et Olivier Cinqualbre, se sont emparés de ce thème de l’homme et du corps qu’ils ont placé au cœur du travail de l’architecte. Leur réflexion part de deux sources allemandes chères au Corbusier et qui traversent son œuvre architecturale et picturale : la psychophysique, qui cherche à déterminer les règles de la perception humaine, et la Lebensreform, sorte de mouvement hippie avant l’heure prônant le retour à la nature. À partir de là, ils multiplient les exemples où la préoccupation de l’être humain, de son mouvement et de sa perception domine. Ainsi de l’invention du Modulor, du mobilier ergonomique imaginé avec Charlotte Perriand, du traitement de la figure dans sa peinture et surtout du principe de l’unité d’habitation dont la Cité radieuse à Marseille est un projet réalisé. L’aspect froid de ses villas est aussi tempéré par la présentation des croquis en couleurs. En explorant uniquement cet aspect existant mais peu étudié de l’œuvre, l’exposition donnerait presque à voir un architecte humaniste, occultant ses autres obsessions pour la technologie, la vitesse ou encore la rationalité. Le titre « ville humaniste » donné à la dernière partie de l’exposition consacrée à Chandigarh, capitale du Pendjab, dont Le Corbusier dessine les plans dans les années 1950, fait un peu vite oublier ses plans d’urbanisme tentaculaires où l’unité de mesure est la voiture, et non l’homme. S’il était encore nécessaire, l’exposition révèle surtout la complexité d’une personnalité, d’une œuvre et de ses interprétations, alors que trois livres sortis en mars et avril insistent sur un autre aspect du Corbu, proche d’un certain fascisme français. 

« Le Corbusier, mesures de l’homme »

Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris-4€.
Tarifs : de 11 à 14 €.
Commissaires : Frédéric Migayrou et Olivier Cinqualbre.
www.centrepompidou.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°680 du 1 juin 2015, avec le titre suivant : L’homme de Le Corbusier au centre l’exposition de Beaubourg

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