Biennale

Les tours de passe-passe de Laure Prouvost pour la Biennale Venise

Par Anne-Cécile Sanchez · lejournaldesarts.fr

Le 23 janvier 2019 - 358 mots

VENISE / ITALIE

Son projet pour le pavillon français, présenté hier mardi, intrigue autant qu’il séduit, sur le papier du moins.

En acceptant de représenter la France lors de la prochaine Biennale de Venise, Laure Prouvost devient la 3ème femme à se voir confier le pavillon français – après Annette Messager en 2005 et Sophie Calle en 2007. Distinguée par le Turner Prize (2013), l’artiste, née en 1978, bénéficie par ailleurs d’une rassurante reconnaissance à l’étranger. Cela fait sans doute deux bonnes raisons de l’avoir désigné comme ambassadrice de la scène française pour cette 58ème édition. 

Son projet ? Elle l’a présenté mardi 22 janvier à la presse aux côtés de Martha Kirszenbaum, commissaire indépendante et critique d’art, basée entre Paris et Los Angeles, avec laquelle elle a choisi de travailler. Intitulé Deep See Blue surrounding you / Vois ce bleu profond te fondre, il est placé sous le signe de la pieuvre, « ventre mou » du pavillon aux tentacules à la fois « intellectuels et sensoriels »

Optant pour un registre mystérieux, l’artiste a évoqué une déambulation dans l’Hexagone, de la banlieue Nord de Paris à Roubaix, puis Marseille, en passant par le palais Idéal du facteur Cheval. Des « rencontres extraordinaires » - danseur, acrobate, prêtre, professeur de karaté … – auraient émaillé cette pérégrination visant, si on le comprend bien, davantage à se perdre qu’à se rendre dans un lieu précis. 

Début avril, Laure Prouvost espère cependant parvenir à Venise afin d’y produire sur place. Un film constituera l’élément central autour duquel l’œuvre, qui devrait aussi comporter des sculptures, des objets, voire une dimension performative, sera articulé. « C’est important pour nous de construire un pavillon caché, mais ouvert », a précisé Martha Kirszenbaum. 

Invité à monter sur scène, « Kader », prestidigitateur en jean et imprimé camouflage, a fait décoller un guéridon et s’envoler une colombe. Une jeune femme a joué un air de flûte. « Je compte impliquer des musiciens dans ce projet », a précisé Laure Prouvost, qui a également promis que sa grand-mère se jetterait nue du haut d’un hélicoptère le jour du vernissage. Pour en savoir plus, rendez-vous à Venise en mai prochain.

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