L’organisateur met un terme au prix créé en 2009 pour mieux focaliser son énergie sur son lieu dédié à l’art contemporain sur l’île de Porquerolles.

Quinze ans après sa création, le prix Carmignac du photojournalisme prend fin. La décision de la Fondation Carmignac est inattendue. Surtout après le prix World Press Photo obtenu cette année par les lauréates de l’édition 2024, la photojournaliste canado-iranienne Kiana Hayeri et la chercheuse française Mélissa Cornat, pour leur reportage « No Womans’ Land » sur la condition des femmes et des filles en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir.
Le prix créé par l’homme d’affaires Édouard Carmignac en 2009 pour soutenir la production pendant six mois d’un reportage photographique comptait parmi les prix prestigieux et les plus dotés : 50 000 euros, auxquels s’ajoutaient l’exposition itinérante, la publication, la communication du prix et l’accompagnement du photographe dans son travail d’investigation par une équipe placée sous la direction d’Emeric Glayse, directeur adjoint de la Fondation Carmignac, et de Margaux Granjou, responsable du prix. Soit l’équivalent d’un budget de 500 000 euros alloué chaque année par la Fondation Carmignac au prix.
« C’est un choix stratégique d’orientation des ressources et des énergies. La villa Carmignac sur l’île de Porquerolles grandit. Des projets de déploiement à la fois au sein de la Villa, mais aussi dans l’île, sont en train de se déployer. De nouveaux lieux et formats d’expositions vont apparaître et nous réfléchissons à une ouverture à l’année. Il y aura également plus de productions d’œuvres et de résidences, et nos actions en faveur de l’art contemporain, de l’écologie et de la santé mentale vont se renforcer », explique Charles Carmignac, fils d’Édouard Carmignac et directeur de la Fondation.
L’annonce de l’arrêt du prix par la Fondation Carmignac, à deux mois de l’ouverture du Festival Visa pour l’image, n’est toutefois pas une bonne nouvelle pour une profession en panne de commandes et de financements pour la production et ce dans un contexte de profonde mutation de la presse. Elle ne l’est pas davantage pour le festival de Perpignan, qui perd un de ses partenaires dans un contexte de restriction budgétaire.
Visa pour l’image sera donc le cadre de la fin du prix avec l’annonce, le 4 septembre prochain, du lauréat ou de la lauréate de la 15e édition du prix Carmignac du photojournalisme, consacré à l’Asie du Sud-Est et aux violations des droits humains et de l’environnement occasionnées par la pêche illégale et la surpêche. Le reportage réalisé ne sera en effet pas présenté cet automne au programme du festival Photo Saint-Germain à Paris, où il était exposé depuis sa création. « Nous réfléchissons à une autre format », souligne Margaux Granjou.
Le photojournalisme demeure le parent pauvre de la photographie et compte peu de soutiens comparés à l’art contemporain, plus porteur en termes d’images, alors que, plus que jamais, il ne peut exister de démocratie sans une information de qualité.
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Le prix Carmignac du photojournalisme s’arrête
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