Découvertes funéraires en Egypte

Deux sites archéologiques dévoilent momies et sépultures

Le Journal des Arts

Le 27 août 1999 - 443 mots

En Égypte, deux importantes découvertes archéologiques viennent d’être annoncées. La première, intervenue dans la région du Caire, concerne une centaine de momies de l’époque gréco-romaine. Quant à la seconde, effectuée sur un site beaucoup plus ancien, elle révèle une série de sépultures des toutes premières dynasties pharaoniques.

LE CAIRE - Il y a quatre ou cinq ans, à 200 kilomètres au sud-ouest du Caire, dans l’oasis de Bahariya, une nécropole d’époque gréco-romaine (IVe siècle av. J.-C . - Ve après J.-C.) a dévoilé de nombreuses momies. La nouvelle n’avait pas été annoncée plus tôt pour éviter les fouilles clandestines. Le site était déjà connu pour ses tombes rupestres du Nouvel Empire et les imposants vestiges des installations culturelles qui y ont été construites par les souverains de la XXVIe dynastie. Il révèle également d’importantes traces de l’époque ptolémaïque et des deux premiers siècles de notre ère, période de prospérité de l’oasis d’où était extrait du fer et où était produit du vin de dattes.

Les momies, environ une centaine d’après les premières informations, sont enroulées dans des bandes de lin et portent des masques en or. Ceux-ci reproduisent les traits idéalisés des visages des défunts et sont encadrés par des coiffures inspirées des perruques tripartites de l’époque pharaonique. Parmi les dépouilles mortelles qui gisaient entassées les unes sur les autres dans quatre tombes, un riche équipement funéraire a été récupéré. À côté des bijoux et des objets d’usage quotidien, le nombre considérable d’effigies de Bès, dieu à l’aspect grotesque, est surprenant. Ses pouvoirs étaient hautement considérés dans l’Égypte de l’époque tardive. Les nombreux rôles attribués à cette divinité ne permettent cependant pas d’établir avec certitude pourquoi son image se répète aussi fréquemment à l’intérieur des sépultures. Les effigies de Bès pourraient certainement être liées à la présence de momies de femmes, le rôle principal du dieu étant la protection pendant l’accouchement.

Une nécropole du troisième millénaire av. J.-C.
Plus au nord, dans le Delta oriental, aux abords d’el-Simbillawcin, une localité de la province de Daqahliya, une nécropole s’étendant sur environ 10 000 mètres carrés a été mise au jour. Elle abritait une centaine de sépultures datées de 3000-2900 av. J.-C. L’intérêt de cette découverte pour la connaissance des coutumes funéraires du début de l’histoire pharaonique est évidente. D’autant que la région du delta, très humide, ne favorise pas la conservation des objets archéologiques. Les tombes sont composées d’une chambre funéraire principale, entourée d’une série de pièces secondaires. Des objets pour la toilette, de la vaisselle aux décors peints et quelques instruments en silex, dont des couteaux où figure le nom de Den, l’un des derniers souverains de la première dynastie, y ont été retrouvés.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°87 du 27 août 1999, avec le titre suivant : Découvertes funéraires en Egypte

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