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Ces artistes étrangers que la France aime beaucoup ou un peu

Par Mathieu Oui · Le Journal des Arts

Le 11 avril 2019 - 576 mots

Les artistes originaires des pays voisins européens sont naturellement plus exposés dans l’Hexagone. Mais pas nécessairement.

Qui sont au classement Artindex 2019 Monde les artistes étrangers les plus appréciés des Français ? C’est vers nos proches voisins que les galeries et institutions de l’Hexagone se tournent en priorité. Parmi les vingt artistes étrangers les plus exposés en France, on trouve ainsi des Suisses (John M. Armleder, Thomas Hischhorn, Ugo Rondinone), des Italiens (Giuseppe Penone, Maurizio Cattelan), des Britanniques (Ryan Gander, Jonathan Monk, Douglas Gordon), et un seul Allemand (Hans-Peter Feldmann)….

Le premier artiste non-européen de ce « top 20 » figure à la 16e place, il s’agit du Mexicain Gabriel Orozco dont 15 % de ses expositions ont lieu en France. Viennent ensuite les Américains Jimmie Durham (516 expositions dans le monde, 14 % d’expositions en France) et Dan Graham (918 expositions dans le monde, 13 % d’expositions en France). Il semble qu’en matière de sensibilité la proximité géographique a donc aussi son importance.

En tête des artistes les plus appréciés en France, figure le Genevois John M. Armleder, avec 190 expositions présentées dans l’Hexagone depuis le début de sa carrière, soit plus d’une sur cinq (22 %). En 2018, on a pu voir sa peinture éruptive et ses déversements de matériaux hétérogènes à même la toile à la galerie Almine Rech (Paris). L’an dernier, il était également programmé à la Salle de bains, centre d’art de Lyon. Le cas de Giuseppe Penone, deuxième préféré des Français, est un peu atypique puisqu’il partage son temps entre Turin et Paris et qu’il fut enseignant à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris entre 1997 et 2012. Ce sont surtout les musées qui plébiscitent celui qui a reçu en 2018 le Grand Prix artistique de la Fondation Simone et Cino Del Duca, doté de 100 000 euros. D’origine Suisse mais résidant à Paris, Thomas Hirschhorn (501 expositions dans le monde, 16 % en France, lui, a bénéficié d’une importante exposition monographique au Palais de Tokyo en 2014.

Le trublion italien Maurizo Cattelan (15 % d’expositions françaises sur un total de 503 dans le monde) est aussi apprécié des institutions hexagonales et de leur public. En témoigne le succès de sa prestation à la Monnaie de Paris en 2016, qui avait dépassé la barre des 100 000 visiteurs. La France représente son troisième pays d’expositions, après l’Italie et les États-Unis. En 2016, le Carré d’art-Musée d’art contemporain de Nîmes a consacré une exposition personnelle au Suisse Ugo Rondinone (456 expositions dans le monde, 14 % dans l’Hexagone) qui vit à New York. La France est son troisième pays d’accueil, après son pays et juste derrière les États-Unis. Ces dernières années, on a vu les installations de verre de Dan Graham sur les toits du centre d’art Mamo à Marseille, lors de la Fiac (Foire internationale d’art contemporain) hors les murs, mais aussi à la galerie Marian Goodman, ou à l’IAC (Institut d’art contemporain) de Villeurbanne. Dommage qu’une de ses œuvres permanentes, installée sur le parvis de la porte de Versailles, soit aussi mal entretenue.

Parmi les artistes boudés par la France (moins de 3 % du total des expositions) figurent les représentants allemands de l’op’art Heinz Mack et Günther Uecker, mais aussi Hito Steyerl et Alicja Kwade – une œuvre monumentale de cette dernière est cependant présentée jusqu’au 1er septembre au CCC-OD à Tours. Plébiscités aux États-Unis, en Chine ou en Allemagne, ils sont pour certains des quasi-inconnus chez nous. Comme quoi, la proximité géographique a aussi ses limites.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°521 du 12 avril 2019, avec le titre suivant : Ces artistes étrangers que la France aime beaucoup ou un peu

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