Habitat

Aménités urbaines

Par Sophie Trelcat · Le Journal des Arts

Le 29 janvier 2014 - 560 mots

Les logements et crèche construits à Paris par l’agence Le Penhuel s’ouvrent largement sur des espaces verts.

PARIS - Dans son essai théorique L’architecture de la ville publié en 1966, l’architecte italien Aldo Rossi défendait l’idée que tout architecte se doit de développer une pensée sur la ville en préalable à toute conception de bâtiment. Une invitation à réfléchir que Gaëtan le Penhuel a fait sienne, à l’occasion de la réalisation de deux immeubles de logements, dont l’un comprend une crèche, dans les 11e et 19e arrondissements de la capitale.

Ce cadre l’a amené à poser des conditions concernant la densification de Paris : « Celle-ci doit être accompagnée de lieux de respiration et de qualité de l’habitat pour la rendre supportable », explique l’architecte. Dans le 11e arrondissement (le plus dense de la cité), le long de l’impasse Truillot et en retrait du boulevard Richard Lenoir, la parcelle d’accueil du projet est de premier choix : depuis une vingtaine d’années, le projet municipal est de créer un jardin, lequel sera à terme une large percée de 5 600 m2 reliant l’église Saint-Ambroise au boulevard Richard-Lenoir. « Il s’agit de la plus importante intervention sur le tissu parisien depuis celles du baron Haussmann », explique le député maire de l’arrondissement Patrick Bloche. Pour Gaëtan le Penhuel le parc constitue l’assise du projet. Aussi, tout en désenclavant l’impasse Truillot qu’il met en liaison avec le jardin et sur laquelle il s’est aligné, il a proposé une architecture sobre habillée de métal perforé blanc et lumineux pour mieux révéler les espaces verts. Le passage du collectif à l’intime s’y fait par des coursives à ciel ouvert et les pièces à vivre s’ouvrent sur de larges terrasses côté parc.

Une respiration dans la densité urbaine
Conçue et livrée au même moment, l’opération du passage de Melun 15e arrdonissement a été l’objet d’un travail approfondi sur les règlements d’urbanisme. Remplaçant une ancienne fabrique étalée sur la totalité de la parcelle et sur deux niveaux, la nouvelle construction est scindée en deux volumes d’une hauteur de six étages. Cette dernière, reposant sur des pilotis en rez-de-chaussée, offre des respirations depuis le passage vers un cœur d’îlot végétal, tandis que les logements s’élèvent dans le ciel de Paris. Cette scission volumétrique a été rendue possible grâce à une astuce du concepteur : l’un des bâtiments contient un unique noyau de circulations verticales. L’accès aux habitations du second volume se fait alors par des terrasses privatives d’entrées reliant les deux constructions. Ici, l’habillage est également de métal, mais il est de couleur blonde pour s’accorder dans un effet de fondu enchaîné aux tonalités de la pierre de Paris du passage de Melun. Encadrées respectivement par la SIEMP (Société immobilière d’économie mixte de la ville de Paris) et la RIVP (Régie immobilière de la ville de Paris), les deux opérations affichent clairement la volonté de la maîtrise d’œuvre à créer un patrimoine de demain pour Paris.

Paris 11e

Impasse Truillot: 40 logements et une crèche de 66 berceaux
Maître d’ouvrage : SIEMP (logements) et VILLE DE PARIS/DFPE (crèche)
Maître d’œuvre : Gaëtan Le Penhuel architectes
Superficie : 2 200 m²
Coûts : 5 millions d’€ HT
Livraison : décembre 2013

Paris 19e

Passage Melun : 15 logements
Maître d’ouvrage : RIVP
Maître d’œuvre : Gaëtan
Le Penhuel architectes
Superficie : 1 000 m²
Coûts : 3 millions d’€/HT
Livraison : novembre 2013

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°406 du 31 janvier 2014, avec le titre suivant : Aménités urbaines

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