Unesco

Controverse après une décision de l'Unesco sur la Vieille ville de Jérusalem

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 19 avril 2016 - 512 mots

PARIS [18.04.16] - La directrice générale de l'Unesco Irina Bokova a appelé lundi les Etats membres de cette organisation de l'ONU à "avancer dans un esprit qui encourage au dialogue", après l'adoption d'une décision sur la Vieille ville de Jérusalem critiquée par Israël.

"Jérusalem est une terre sainte des trois religions monothéistes, un lieu de dialogue pour tous les juifs, chrétiens et musulmans, et rien ne devrait être entrepris qui puisse en modifier l'intégrité et l'authenticité", a déclaré Irina Bokova dans un communiqué reproduit sur le site internet de l'Unesco, institution dont le siège est à Paris.

"Jérusalem est une mosaïque de cultures et de peuples, dont l'histoire a façonné l'histoire de l'humanité tout entière", a-t-elle ajouté. "Je crois que les États membres ont une responsabilité envers le mandat de l'Unesco, d'avancer dans un esprit qui encourage au dialogue, à la tolérance et à la paix."

A l'initiative de plusieurs pays arabes, le conseil exécutif de l'Unesco a adopté jeudi une décision sur la "Palestine occupée", dont l'AFP a obtenu copie mais qui ne sera rendue publique qu'après traduction.

Ce texte, qui vise à "sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est", a suscité la colère d'Israël.

De source proche du dossier, on précise que les critiques portent sur un paragraphe accusant Israël d'installer de "fausses tombes juives" dans des cimetières musulmans de Jérusalem-Est et un autre qui "dénonce vivement les agressions constantes commises par les Israéliens contre les civils", y compris des imams et des prêtres chrétiens.

"Il s'agit d'une nouvelle décision absurde de l'Unesco, a réagi samedi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Elle "ignore le lien historique unique entre le judaïsme et le Mont du Temple", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Les chasseurs français de nazis Serge et Beate Klarsfeld - ambassadeurs de l'Unesco pour l'enseignement de l'histoire de l'Holocauste - ont également "condamné" la décision de l'Unesco et "regretté" que la France l'ait votée.

"L'Unesco tente de réécrire une partie de l'histoire de l'humanité et prouve encore une fois que la mauvaise foi et la haine d'Israël ne connaissent aucune limite. Comment la France a-t-elle pu voter un tel texte ?", s'est aussi interrogé Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).

La délégation française à l'Unesco n'était pas disponible pour commentaires lundi.

En octobre, Israël s'était déjà élevé contre un projet de résolution du Conseil exécutif de l'Unesco sur Jérusalem et avait obtenu que sa version définitive soit expurgée d'une revendication contestée sur le mur des Lamentations.

A l'époque, Irina Bokova avait "déploré" les initiatives susceptibles d'"être perçues comme des modifications au statut de la Vieille Ville de Jérusalem et de ses remparts", appelant le Conseil à "prendre des décisions qui n'alimentent pas davantage les tensions sur le terrain".

Située à Jérusalem-Est, donc au coeur du conflit-palestinien, l'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam. Elle est aussi le site le plus sacré pour les juifs, qui la révèrent comme le mont du Temple, là où se dressait le second temple juif détruit par les Romains en 70.

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