Claude Mollard expose ses photographies d’artiste à Rio

lejournaldesarts.fr

Le 29 avril 2013 - 441 mots

RIO DE JANEIRO (BRESIL) [29.04.13] - Membre de l’équipe fondatrice du Centre Pompidou et proche collaborateur de Jack Lang depuis trente ans, Claude Mollard s’échappe de l’ingénierie culturelle pour exposer ses photos et se faire porte-parole du « naturalisme intégral ».

« Je suis un photographe du soir », explique Claude Mollard, non sans ironie, devant ses grands formats imprimés sur toile. « La lumière du matin est trop crue ». Pour ce haut fonctionnaire qui incarne 30 ans de politique culturelle à la française, Brésil et photographie se sont invités au même moment dans son parcours, en 1975 : quand a lieu à Paris, au CNAC, la première exposition française de Frans Krajcberg.

Le Claude Mollard, versant politique est énarque - promotion 1967. Il travaille aux côtés de Mendes France et Michel Rocard, avant de devenir secrétaire général du centre Pompidou naissant. En 1981, il devient l’un des principaux conseillers de Jack Lang, qui lui permet d’être l’inventeur des FRAC, en 1983. Depuis lors, il consacre de nombreux ouvrages à l’art et à la politique culturelle.

Claude Mollard, artiste, n’expose ses photos que depuis 2005, soit trente ans après sa rencontre avec Frans Krajcberg. Le jeune administrateur culturel, photographe amateur, est alors impressionné par l’artiste naturalisé brésilien (né juif en Pologne, Krajcberg fuit en Russie pendant la guerre puis vient à Paris en 1947 avant d’embarquer pour le Brésil au début des années 1950). En 1978, il s’enthousiasme pour le manifeste du naturalisme intégral (aussi connu comme Manifeste du Rio Negro), qui dénonce la destruction de la forêt amazonienne. Il commence à prendre des photos. La nature est son unique objet : fleurs, plantes, arbres, tous les éléments végétaux sont photographiés de près, développés sans retouche.

Les photos exposées depuis le 12 avril à Rio évoquent tantôt des masques africains, tantôt des corps d’esclaves, par un anthropomorphisme assumé. Dans deux pièces, une vingtaine de photographies imprimées sur toile sont posées, par un système de fils, sur les moulures de la plus vieille (1576) maison de Rio de : « Monument historique oblige, je ne pouvais pas planter un clou. Et j’aime voyager léger, l’exposition fait quinze kilos et tient dans ma valise ». Sur une table d’écolier, quelques tirages du Nouveau Manifeste du naturalisme intégral, co-écrit par Frans Krajcberg et Claude Mollard. L’artiste brésilien, affaibli par l’âge (92 ans le jour-même), rassemble ses forces pour présenter l’ouvrage lors du vernissage, et affirmer, inlassablement, la nécessité de l’écologie. Puis Claude Mollard raconte la genèse de cette amitié de trente ans, à la source de ses photos.

Sur les milliers de photos qu’il a développées, une part infime en a été exposée.

Légende photo

Claude Mollard - Itapuera (2011)

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque