Chercheurs de couleurs

Les esquisses, les maquettes et les dessins des premiers coloristes-conseils y sont présentés comme autant d’archives de leurs recherches sur la couleur pour l’architecture et le design. Nuanciers chromatiques ou encore dosages à la pipette sont des techniques qui peuvent paraître dépassées à l’ère du numérique, mais elles apportent un éclairage sur la transformation du paysage urbain français après 1945. Le parcours manque cependant de panneaux explicatifs et peut-être d’un peu de recul sur le sujet. Des photographies des bâtiments dans leur état actuel auraient été les bienvenues pour saisir les enjeux des débats sur les grands ensembles urbains, d’autant que la grande majorité des travaux exposés ne concerne pas la région de Roubaix, mais les banlieues parisiennes ou de petites villes du bassin minier lorrain. Sans réelle transition, l’exposition se prolonge dans les collections permanentes, avec la nouvelle donation d’André et Monique Lemonnier et un échantillon des pièces léguées au musée par l’entreprise 3 Suisses lors de sa cession en 2016. À partir de là, le visiteur perd définitivement le fil de la réflexion initiale, déjà bien complexe à suivre. Malgré ce manque de cohérence, l’ensemble reste original et instructif.