École d'art

Parcoursup, nouvelle étape obligatoire pour les écoles d'art

Par Mathieu Oui · L'ŒIL

Le 18 janvier 2023 - 777 mots

Les candidats à l’entrée en première année d’écoles supérieures d’art doivent désormais se préinscrire en ligne. Décryptage de la plateforme nationale.

Classe préparatoire de l’ENSBA Lyon, cours sur modèles vivants aux Usines Fagor en septembre 2022. © Photo Thierry Odin
Classe préparatoire de l’ENSBA Lyon, cours sur modèles vivants aux Usines Fagor en septembre 2022.
© Photo Thierry Odin

C’est une petite révolution dans le landerneau des écoles supérieures d’art. En cette année 2023, à l’instar des autres établissements d’enseignement supérieur du ministère de la Culture, toutes les écoles d’art et de design recrutant au niveau bac rejoignent Parcoursup. La plateforme nationale recueille les préinscriptions en première année du supérieur des élèves de terminale ou des bacheliers. D’ici au 9 mars, des milliers de jeunes doivent donc remplir un formulaire de vœux d’inscription pour l’année suivante. Si la plateforme existe depuis 2018, les établissements spécialisés en art ont bénéficié d’une dérogation. Arguant d’un mode de sélection et d’un calendrier spécifiques, ils ont pu différer leur participation. Cette période d’adaptation est désormais terminée, une vingtaine d’écoles publiques ont d’ailleurs rejoint Parcoursup dès 2022 à titre informatif. On trouve également sur la plateforme les cursus universitaires en art (histoire de l’art, arts plastiques, etc.), les filières courtes, telles que les classes préparatoires aux études supérieures – classes d’approfondissement en arts plastiques (CPES CAAP) et les diplômes nationaux métiers d’art et design (DN MADE), ou encore quelques établissements artistiques privés. Les classes préparatoires publiques regroupées au sein de l’Appéa ne sont pas encore présentes sur Parcoursup. Pour l’instant, il faut candidater directement auprès de ces formations. En pratique, les futurs étudiants ont la possibilité de formuler dix vœux, voire de faire des sous-vœux. Par exemple, si un étudiant demande un diplôme national d’art (DNA) dans plusieurs écoles (Annecy, Bordeaux, Marseille…), cela compte comme un seul vœu.

Une vue globale des formations

Même si la navigation n’est pas des plus faciles et que la recherche par mots-clés mériterait d’être améliorée, Parcoursup offre l’avantage de réunir sur un même site l’ensemble de l’offre de formations supérieures. Chaque établissement se présente par une fiche qui résume la formation, les conditions d’entrée, les connaissances et compétences attendues. Ces fiches permettent de s’informer et de faire des comparaisons entre les établissements. Une information indispensable avant de faire ses vœux, pour faire un premier tri et repérer les filières les plus sélectives. Par exemple, l’Ensad propose 75 places, son taux d’accès est de 3 % (données 2021). Le profil des admis est le suivant : 79 % de bacs généraux, 17 % de bacs technologiques et 3 % de bacs pro. L’École nationale supérieure d’arts de Cergy offre, quant à elle, 38 places pour 689 vœux (taux d’accès de 9 %). En complément des chiffres d’admission, il est indispensable de se renseigner sur le contenu des études, leur caractère plus ou moins encadré ou encore la réalité des débouchés, afin d’éviter les erreurs d’aiguillage. Dans les faits, que change cette pré-inscription ? « La présence des écoles sur Parcoursup permettra probablement de les rendre plus visibles et de démocratiser leur accès », estime Raphaël Cuir, directeur de l’École supérieure d’art et de design de Reims. Avec aussi un risque d’un plus grand nombre de candidats à l’entrée de chaque école. Mais compte tenu des candidatures multiples, difficile de mesurer précisément l’effet de Parcoursup sur la sélectivité. Quant aux écoles, elles voient la période des concours se resserrer pour se conformer au calendrier unique de Parcoursup. « Elles n’ont plus désormais que cinq semaines pour organiser les épreuves, ce qui entraîne des risques de chevauchement des dates des épreuves », analyse Maud Le Garzic Vieira Contim, coordinatrice de l’Association nationale des écoles supérieures d’art et de design publiques (Andéa). La possibilité d’organiser les épreuves en distanciel, notamment pour les entretiens, donne cependant un peu de souplesse dans l’organisation. Mais il est fortement recommandé aux candidats de vérifier à l’avance les dates de concours d’entrée avant de remplir leurs vœux et cela, afin d’éviter d’éventuelles superpositions de dates.

Des modalités de sélection variables

Si les épreuves de sélection sont spécifiques à chaque école, elles s’organisent généralement entre une première phase, dite d’admissibilité, qui permet de faire un premier tri des candidatures, puis une phase d’admission. L’admissibilité comporte l’envoi d’un dossier artistique (aussi appelé dossier de travaux personnels), parfois assorti d’une épreuve de création ou d’une lettre de motivation. L’admission regroupe différentes épreuves écrites (épreuve plastique, culture générale, anglais…) et un entretien avec un jury portant sur la motivation, l’épreuve plastique et le dossier artistique. Le dossier scolaire et l’habituelle lettre de motivation ne sont pas systématiquement examinés. « Nous ne consultons pas le dossier scolaire exigé par Parcoursup afin d’éviter un risque d’autocensure des élèves », explique ainsi Julien Bohdanowicz à l’Ensad. « Un jeune avec un mauvais dossier scolaire a potentiellement toute sa place dans notre établissement, car nous recherchons des personnalités et des talents avant tout », conclut le directeur des études de l’école des Arts déco.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°761 du 1 janvier 2023, avec le titre suivant : Parcoursup, nouvelle étape obligatoire

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