Affaire Knoedler : Glafira Rosales ne retournera pas en prison

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 2 février 2017 - 473 mots

NEW YORK (ETATS-UNIS) [02.02.17] – Glafira Rosales, intermédiaire clé dans le scandale de faux qui a mené à la fermeture de la galerie Knoedler en 2011, a été jugée le 31 janvier 2017. Après avoir été emprisonnée 82 jours en 2013, elle a été mise en liberté conditionnelle et assignée à résidence pour une durée de 90 jours.

En détention provisoire pendant 82 jours après avoir été arrêtée en 2011, Glafira Rosales ne retournera pas en prison, après le jugement rendu mardi 31 janvier devant la cour fédérale de district de Manhattan. La justice lui a accordé une mesure d’aménagement de peine en la mettant en liberté conditionnelle pendant trois ans, dont 90 jours d’assignation à résidence, rapporte The New York Times.

Apporteur d’affaires pour la galerie Knoedler entre 1994 et 2009, Glafira Rosales était accusée d’être le maillon central d’une vaste escroquerie qui a généré plus de 80 millions de dollars et a qui a mené à la fermeture de la galerie new-yorkaise en 2011. Après son arrestation en septembre 2013, elle avait plaidé coupable pour complicité, fraude, évasion fiscale et blanchiment d’argent et avait admis qu’environ 60 peintures (pour l’essentiel d’expressionnisme abstrait) qu’elle avait apportées aux galeries Knoedler et Julian Weissman étaient des contrefaçons, réalisées par un immigrant chinois du nom de Pei-Shen Qian.

Au cours du procès, la personnalité et des éléments de la vie personnelle de Glafira Rosales ont été passés au peigne fin, révélant un passé lourd. Selon The Art Newspaper, des allégations d’abus de son père puis de son conjoint durant 25 ans, Jose Carlos Bergantiños Diaz, ont plaidé en sa faveur dans le jugement rendu le 31 janvier. Jose Carlos Bergantiños Diaz, qui a fuit en Espagne avant qu’il ne soit également inculpé dans l’affaire, était décrit par l’avocat de la défendante comme un « homme diabolique » qui battait Glafira Rosales et qui tenta d’étrangler sa compagne à mort, avant qu’il ne soit interrompu par une femme de ménage. Dans sa plaidoirie ainsi que dans les documents produits en justice, l’avocat explique comment les menaces de mort qui planaient sur elle et sur leur fille exerçaient une influence sur le comportement de Glafira Rosales, qui a depuis été diagnostiquée souffrant de troubles post-traumatiques.

L’assistant du procureur des Etats-Unis, Patrick Egan, n’a pas trouvé de raisons de douter du fait que Glafira Rosales était une femme abusée qui agissait sous la contrainte et ne s’est pas opposé à cette peine légère. Il a par ailleurs ajouté que sa collaboration avec le gouvernement dans le cadre de cette affaire avait permis d’obtenir des informations importantes pour la formulation des chefs d’accusations portés contre ses prétendus complices, Jose Carlos Bergantiños Diaz et son frère, Jesús Ángel, dont l’extradition accordée par la justice en décembre 2016 a échoué. Le faussaire Pei-Shen Qian s’est quant à lui réfugié en Chine.

Légende photo

Glafira Rosales - © D.R.

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