Venise et la Biennale : les parcours du goût

Palais des Doges et Ca’ Pesaro

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1995 - 500 mots

Dans le cadre du centenaire, la municipalité de Venise et la Biennale collaborent pour une exposition intitulée \"Venise et la Biennale : les parcours du goût\", qui s’intéresse aux relations entre la manifestation artistique et l’Italie d’une part, et la scène internationale d’autre part. Cent cinquante œuvres sont présentées au Palais des Doges et à la Ca’ Pesaro, ce dernier lieu étant réservé aux arts décoratifs, et en particulier aux verres de Murano.

Toutes les œuvres présentées ont été exposées au cours des différentes éditions de la Biennale, depuis la toute première en 1895 jusqu’à celle de 1968, année de contestation où elles étaient non pas exposées, mais retournées contre le mur. Une partie importante de ces œuvres, dont la célèbre Judith de Klimt (IXe Bien­nale), ont été acquises à l’époque par la Galerie d’art moderne de la Ca’ Pesaro.

L’exposition s’articule en trois sections. La première analyse les débuts de l’art de Salon (Michetti, Bistolfi) jusqu’à l’affirmation de l’esthétique symboliste (Puvis de Chavannes, von Stuck, Preisler, Previati, Marini).

La seconde restitue les vicissitudes artistiques de l’entre-deux-guerres. Pendant ces années-là, la "Séces­sion" de la Ca’ Pesaro se manifeste (Moggioli, Gino Rossi, Semeghini, Wildt) ; l’esthétique du "Nove­cento", soutenue par Margherita Sarfatti, s’affirme (Marrusig, Oppi, Funi, Sironi, Borra, Gigiotti Zanini), comme se développe également le "Réalisme magique" (Carrà, Casaroti, De Chirico, Kisling, Grosz et Bonnard).

La troisième section, centrée sur l’art italien, présente les événements artistiques entre 1948 et 1968. La section Architecture, organisée par Fabio Bergonzi, est transversale à toute l’exposition. Elle témoigne surtout du tournant des années trente et des changements qu’ont apporté Martini mais aussi Andreotti, Dazzi et Romanelli.

Ca’ Pesaro : l’histoire des arts décoratifs
L’époque fabuleuse des grands cycles décoratifs exposés à la Biennale commence en 1903 pour s’achever dans les années vingt. La "Fontaine de jouvence" en marbre et en bronze d’Adolfo Apolloni, qui n’avait pas été exposée depuis 1903, trône dans la cour intérieure. Au premier étage, les panneaux de Chini viennent encadrer les objets Liberty et Art déco appartenant aux collections de la Ca’ Pesaro et de la Galerie d’art moderne de Rome.

À l’inverse, le deuxième étage (dont l’accès est restreint pour des raisons pratiques) est exclusivement dédié au cycle de Sartorio, qui ornait le salon central du pavillon italien de 1907. L’occasion est unique de voir ce cycle dans son intégralité.

Le travail du verre s’inscrit naturellement dans une histoire du goût à Venise. Après la guerre, de nouvelles verreries verront le jour (les Toso, Seguso, Cenedese), et aux artistes spécialisés dans ce domaine tels Bianconi, Barbini ou Federica Marangoni, viendront s’en ajouter d’autres comme Licata ou Gaspari et, au niveau international, Cocteau, Picasso et Chagall.

- "Venise et la Biennale : les parcours du goût". Palais des Doges et Ca’Pesaro, du 11 juin au 15 octobre. Commissaires : Giandomenico Romanelli, Maria Mimita Lamberti, Claudia Gian Ferrari, Gabrielle Belli, Duccio Tranbatri, Fabio Bergonzi. Pour la section Arts décoratifs : Flavia Scotton. Pour la section Art du verre : Giovanni Sarpellone et Marina Barovier.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°15 du 1 juin 1995, avec le titre suivant : Venise et la Biennale : les parcours du goût

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