Sam Stourdzé - Le réfléchi

Devant un parterre de familiers, Sam Stourdzé a pris conscience qu’il appartenait, à 42 ans, à une autre famille que la sienne. Quand il a été nommé en 2010 à la direction du Musée de l’Élysée, le producteur et commissaire d’expos indépendant qu’il était depuis quinze ans – dont celles sur Chaplin et Fellini – a pris la mesure du sens que ces nouvelles fonctions induisaient dans un parcours « jamais pensé en plan de carrière », dit-il, mais davantage, à 20 ans, collé au désir de rentrer dans le milieu de l’édition dans lequel il se rêvait d’évoluer. C’est au final le monde des galeries, des collectionneurs, des conservateurs et des historiens de la photographie dans lequel il s’est engagé en 1991 via Jean-Luc Pons puis Baudouin Lebon, et la réalisation en 1997 de sa première exposition « Le cliché vert de Corot à Man Ray ». Samy Stourdzé a pris alors pour prénom de signature Sam en référence au surnom donné par son père, le sociologue Yves Stourdzé, disparu en 1986 et salué pour ses travaux par nombre d’intellectuels et hommes politiques de gauche. On en retrouve certains dans le parcours du fils tels Jacques Attali ou Léo Scheer, l’ami de ses parents engagé comme eux dans le Mouvement du 22 mars 1968 et pour lequel il développa un temps la section beaux-livres et la galerie liée à la maison d’édition.