Russie - Ukraine

Russie : une artiste arrêtée pour avoir critiqué l'offensive en Ukraine

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 14 avril 2022 - 360 mots

SAINT-PÉTERSBOURG / RUSSIE

La justice russe a annoncé mercredi l'incarcération d'une artiste qui avait remplacé des étiquettes de produits dans un supermarché par des messages contenant des informations « fausses » sur l'offensive militaire de Moscou en Ukraine.

Manifestation contre la guerre en Ukraine à Francfort, Allemagne, en février 2022. © HajjiBaba, CC BY-SA 4.0
Manifestation contre la guerre en Ukraine à Francfort, Allemagne, en février 2022.
Photo HajjiBaba

Alexandra Skotchilenko a été placée en détention provisoire jusqu'au 31 mai et est accusée d'avoir propagé de « fausses informations » sur l'armée russe, un crime passible d'une lourde peine de prison, a indiqué le service de communication des tribunaux de Saint-Pétersbourg dans un communiqué.

L'artiste a « placé des bouts de papier contenant des informations délibérément fausses sur l'utilisation des forces armées russes sur des étiquettes de prix » dans un supermarché, selon la même source. « C'est un crime sérieux », a-t-elle poursuivi, estimant que l'artiste était « motivée par une hostilité politique envers la Fédération de Russie ».

Cette arrestation et le vocabulaire employé pour la décrire illustrent le climat de plus en plus hostile qui règne en Russie contre toute voix qui s'érige contre l'offensive militaire que mène Moscou en Ukraine depuis le 24 février. Aux termes d'une loi récente, publier des informations considérées comme fausses par les autorités sur l'armée est passible d'une peine de 10 ans de prison, voire 15 ans en cas de « conséquences graves » pour les militaires. Le simple fait d'utiliser les mots « guerre » ou  « invasion » pour décrire l'intervention, ou d'évoquer des civils tués par les forces russes, suffit à faire l'objet de poursuites.

Mme Skotchilenko, qui se décrit comme une « artiste indépendante », a plusieurs fois critiqué l'intervention en Ukraine sur les réseaux sociaux. Elle avait été condamnée à une amende le mois dernier pour avoir manifesté contre l'offensive.

Le service de communication des tribunaux de Saint-Pétersbourg a rapporté ces derniers jours plusieurs cas de personnes punies pour avoir exprimé leur opposition. Ainsi, une femme a été condamnée mardi à une amende de 30 000 roubles (330 euros au taux actuel) pour avoir accroché des jouets brandissant de petites banderoles « non à la guerre » dans un magasin.

Le Kremlin a renforcé la répression ces dernières semaines, arrêtant des milliers de manifestants, bloquant médias indépendants et réseaux sociaux et employant des mots comme « purification » de la société ou « traîtres ».

Cet article a été publié par l'AFP le 13 avril 2022.

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