Rodez - Soulages en retard

Le Musée Soulages n’ouvrira qu’en 2013 et espère une nouvelle donation de l’artiste

Le Journal des Arts

Le 19 juin 2012 - 467 mots

RODEZ - Sous la pluie, les cinq monolithes de béton qui composeront la structure du futur musée Soulages achèvent de sortir de terre.

Les volumes très graphiques du bâtiment préfigurent une silhouette forte et peu commune dans ce quartier escarpé de Rodez. Le gros œuvre se termine enfin, après la pose de la première pierre à la fin de l’année 2010. Reste à couvrir le bâtiment de verre et d’acier Corten rouge sombre, dont la texture particulière devrait s’oxyder et ressembler au fil du temps à la couleur des brous de noix de Pierre Soulages.

La ville et l’agglomération du Grand Rodez ont mis tous leurs espoirs dans l’ouverture du musée, qui devrait permettre à Rodez d’attirer un tourisme culturel qu’elle n’a, pour l’instant, pas encore séduit.
Prévue initialement en juin-juillet 2013, l’inauguration devrait avoir lieu « fin novembre 2013, ou à la fin du semestre » selon la Communauté d’agglomérations du Grand Rodez qui a pris à sa charge une large partie du budget de construction. Cinq mois de retard qui commencent à agacer du côté des politiques, qui n’accepteraient pas un autre report.  Du côté des architectes catalans de l’agence RCR, on liste les raisons de ce retard : « des mises au point dues à la division des appels d’offres, des surprises au niveau du terrain et des fondations, et des aléas communs à tous les chantiers ». Le projet, lancé  en 2005, avait déjà connu des atermoiements après une alternance politique à la tête de Rodez en 2008, et des oppositions au projet qui, depuis, ont été mises en sourdine.  « Pour l’instant, on est dans l’enveloppe » ; Marc Gosselin, directeur des services techniques du Grand Rodez se veut optimiste. Avec un coût global de 25 millions d’euros, le Musée Soulages est le grand projet du Grand Rodez, qui regroupe 58 000 habitants sur huit communes.

Benoît Decron, conservateur du futur musée, est déjà dans l’action, regroupant les deux autres musées de la ville, le Musée Denys-Puech et le Musée Fenaille, pilotant les expositions temporaires de cet été, et jouant les représentants auprès des collectionneurs et des institutions. L’objectif est de faire du musée un lieu de vie : « Quand les gens viendront à Rodez, on veut qu’ils se demandent : qu’est-ce qu’il y a à Soulages ? », espère le conservateur qui organise des conférences hors les murs, des visites de chantier et l’élaboration des Cahiers Soulages, dont le premier numéro paraîtra à l’automne.

Avec l’espoir que la collection des cinq cents pièces données par Pierre et Colette Soulages sera bientôt enrichie : «  il y aura très certainement une deuxième donation, probablement avant l’inauguration », évoque Benoît Decron. Quelques outre-noirs qui pour l’instant manquent à l’inventaire pourraient venir étoffer les cimaises du musée.

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Pierre Soulages

Légende photo

Musée Soulages - Rodez - source www.musee-soulages-tourisme.fr

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°372 du 22 juin 2012, avec le titre suivant : Rodez - Soulages en retard

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